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Sécurité aéroportuaire I Le centre de contrôle de Moroni bascule en guidage radar

Sécurité aéroportuaire I Le centre de contrôle de Moroni bascule en guidage radar

Société | -

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Les Comores avec la Guinée-équatoriale demeuraient les derniers pays où le Système de guidage radar n’était pas encore opérationnel. Cette technologie, financée par l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (Asecna), permettra aux équipes du centre de contrôle de l’aéroport de guider et de suivre en temps réel les positions des avions se trouvant dans l’espace aérien national.

 

L’aéroport de Moroni vient de se doter de son premier guidage radar. Ce nouveau système destiné au centre de contrôle a officiellement été lancé hier à Hahaya en présence de plusieurs personnalités, notamment le ministre des Transports, Bianrifi Tharmidi. Avec cette innovation, les contrôleurs aériens vont désormais être en mesure de guider avec des informations précises les avions. Avant, ceux-ci devaient appeler tout le temps les pilotes pour connaitre leurs positions en les notant sur un bout de papier.


Autrement dit, pour aider un aéronef à atterrir par exemple, le technicien se servait de son imagination. Parmi les avantages de ce nouvel équipement déjà disponible dans de nombreux pays, il y a la possibilité d’avoir toutes les informations nécessaires sur un écran, a énuméré, la représentante de l’Asecna à Moroni, Younoussa Madi Sofia. « Le guidage radar réduit la norme d’espacement entre les aéronefs ce qui conduit à une optimisation de la capacité de l’espace aérien. Elle offre des trajectoires de plus en plus directs», a-t-elle poursuivi devant les acteurs du secteur aérien ayant pris part à la cérémonie de lancement. Les compagnies desservant le pays, l’Anacm ou encore Com’air, y avaient tous pris part.

Cap, vitesse…

Le guidage radar et le système de surveillance Ats dont le basculement a eu lieu hier jeudi permet aux centres d’opération d’améliorer les services de circulation aérienne. Dorénavant, dès que l’avion entrera dans l’espace aérien, toutes les coordonnées de l’appareil s’afficheront à l’écran : niveau, vitesse, altitude. « Parfois un pilote pour gagner du temps ment en donnant une position qui lui permettrait d’atterrir en premier. Mais ça ne sera plus possible. Puisque tout apparaîtra dans les radars. Il reviendra aux contrôleurs d’indiquer à l’avion le cap à prendre «, a-t-on expliqué pendant la séance de présentation.

Grâce au guidage radar, plusieurs aéronefs peuvent faire économiser de l’argent à leurs entreprises car ils survoleront de temps en temps à des niveaux où ils brûleront moins de kérosène. Notons que les dépenses en carburant représentent 20% des charges d’exploitation des compagnies. Sur le volet sécuritaire, les nouveaux équipements de surveillance joueront un rôle crucial. Car en cas d’accidents, si le vol est doté d’un transpondeur (la majorité des appareils en disposent), il sera plus facile de localiser l’appreil puisque la dernière position sera sauvegardée. Donc, les équipes de sauvetage sauront par où commencer. «Cette technologie d’Adb-s facilite les opérations de sauvetage et de recherches», s’est réjoui le ministre des Transports dans son discours.


Il a été souligné effectivement que parmi les facteurs qui réduisent les chances de retrouver des survivants en cas d’accident, se trouve l’absence de données sur l’endroit où le dernier signal a été émis. C’est ce qui s’est passé la dernière fois avec le crash du Cessna d’Ab aviation jamais retrouvé, 5 mois après son crash survenu à Mwali. Mais cela ne devrait plus se reproduire puisque les contrôleurs aériens sont donc en mesure de livrer toutes les informations concernant la localisation des appareils. Comme partout ailleurs avant le déploiement du guidage radar, l’agence de la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar forme d’abord le personnel. Pour le centre de Moroni, 19 contrôleurs et 7 techniciens de maintenance ont bénéficié une formation pendant 8 mois.


Une étude sur la sécurité déjà validée par l’Anacm avait également été menée pour évaluer les risques et les mesures d’atténuation à prendre avant sa mise en place. Depuis ce jeudi, les Comores sortent de la liste des pays qui ne disposaient pas d’un guidage radar, très recommandé par les instances internationales comme l’Oaci.

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