En effet, alors que la sécurité devait être renforcée à l’occasion de l’arrivée de ces deux personnalités des transports aériens comoriens, deux ânes ont subitement fait leur apparition sur la piste et se baladaient en toute tranquillité sous les exclamations de la foule.
Loin d’être anecdotique, ceci démontre l’état de la faiblesse des lieux en matière de sécurité et sûreté car certes les lieux ne sont pas clôturés mais la pléthore de personnel devrait être utilisée à bon escient pour chasser les animaux en divagation avant qu’ils ne pénètrent sur la piste aux risques et périls des passagers et autres aéronefs.
Incident non isolé, l’autre fait marquant lors de ce bref passage dans ces lieux théoriquement hautement sécurisés, c’est lorsque les passagers qui étaient confinés pour les besoins de la sûreté pendant de longues dizaines de minutes dans ce que l’on appelle la salle d’attente, un ancien chef d’escale connaissant bien les règles en vigueur s’est approché à côté d’un candidat au voyage et lui remet une grosse enveloppe sous le regard des agents de l’Anacm, de la police de l’air ainsi que de la Bgta, ces gendarmes en permanence dans les aéroports alors que toute personne ou objet devant être embarqué dans un aéronef doit faire au préalable l’objet d’un minutieux filtrage.
Et justement à propos de filtrage, celui-ci à Mwali se réduit à sa simple expression car les passagers subissent seulement une fouille….manuelle des bagages à mains alors que les bagages en soute en l’absence d’un scanner ne font l’objet d’aucune fouille.
Obéir aux ordres en passant de l’autre côté de la vieille aérogare on découvre que la porte menant vers la salle d’enregistrement est bloquée par la P.A.F. pour des raisons que ces hommes en uniforme eux-mêmes ignorent et se barricadent derrière les ordres reçus d’en haut.
En réalité, une personne du ministère de l’Intérieur serait le représentant officieux d’une compagnie de la place et les agents en poste à l’aéroport ne sont en fait que des agents de la sureté qui ne veulent pas dire le nom de cette compagnie.
Ainsi, il est quasiment impossible à ce passager qui voulait s’approcher des lieux de la pesée de pouvoir y accéder afin de s’assurer que ses bagages sont dans les limites autorisées de 20 kilos. Un bref regard sur le bâtiment lui-même gagné par l’âge et en l’absence d’entretien, on s’aperçoit que quelque chose sinon le bâtiment entier peut d’un moment à un autre vous tomber sur la tête.
En attendant un chef d’escale d’une des compagnies aériennes de la place nous montre une note de service qui lui a été adressée lui signifiant la restriction qui doit être faite promptement à sa compagnie pour accéder aux lieux d’enregistrement pour des taxes impayés durant le dernier trimestre de cette année pour un service qui reste à démontrer.
C’est donc dans cette atmosphère surréaliste que le tout nouveau patron de l’Anacm va prendre contact avec les réalités de l’aéroport de Mwali qui mérite depuis longtemps d’être fermé au trafic avant que l’irréparable ne se produise.