Depuis l’opération commando menée par un groupe de jeunes d’Ikoni, samedi dernier au port de Moroni, l’Autorité portuaire des Comores (Apc) a revu son dispositif de sécurité. Entrer au port de Moroni est devenu un vrai parcours de combattant avec un protocole sécuritaire strict à respecter pour tous les usagers.
Selon un agent de sécurité de l’Apc, qui a préféré garder l’anonymat, ce protocole de sécurité est mis en place pour parer à tout acte similaire.
Il a indiqué que depuis le lundi 10 décembre, toute personne souhaitant entrer au port de Moroni doit obligatoirement bénéficier de l’autorisation d’un transitaire agrée par la Douane. «Chaque matin, tous les agences de transit dressent chacune une liste des clients qui ont des affaires au port. Cette liste est transmise aux agents de la sécurité de l’Autorité portuaire des Comores, qui, à leur tour, dressent une autre liste qui sera transmise aux agents de sécuricom, qui assure la sécurité des portails d’entrée et de sortie du port de Moroni», explique-t-il.
500 Fc de frais, plus
L’agent de sécurité de l’Apc a souligné qu’avant, l’accès au port de Moroni était conditionné par la présentation d’une carte nationale d’identité, le paiement de frais de 500 Fc. La personne se voit remis un badge et un gilet de visiteur qui lui permet d’aller partout, visiter le terre-plein, réservé aux opérations de dépotage des conteneurs. «Mais, désormais, la procédure a complètement changé. Après la liste de l’agence de transit, la personne sollicitant l’accès au port doit présenter une pièce d’identité (carte nationale, passeport ou permis), 500 francs de frais d’accès, et 10.000 francs de caution», poursuit-il.
10. 000 Fc de caution
Il a fait savoir que les 10.000 fc de caution serviront à payer le gilet ou le badge d’accès au cas où la personne l’aura égaré. Une fois que la personne bénéficiaire d’un gilet et badge finit ses courses de dédouanement des marchandises, rend son badge d’accès et le gilet de visiteur, ainsi, il se verra rembourser ses 10.000 francs de caution.
L’agent a précisé qu’une fois déposé la liste de ses clients, ces derniers bénéficiaient de badge d’accès et de gilet de visiteur.
L’enfer se résume au portail d’entrée au port de Moroni, avec plus de 200 personnes qui sollicitent l’accès au dépotage du port de Moroni. Avec des agents de sécurité, qui, souvent ne savent pas bien lire ni écrire, le temps d’arriver à prononcer le nom d’une seule personne dépasse la patience.
A l’entrée, une fouille complète est obligatoire pour toute personne afin de s’assurer qu’aucun préjudice de sécurité ne serait commis à l’intérieur du port et envers les agents douaniers.
Sous un soleil de plomb, des centaines de personnes se bousculent au portail pour entrer à l’intérieur espérant y trouver une ombre dans «ce dessert» où un seul conteneur de la société Moroni-Terminal est équipé et réservé à ses agents sur le terrain pour se mettre au repos.
Un homme à la cinquantaine, Youssouf Saïd, étouffé par la chaleur sous une température de 35°C, se demande la raison de cette bousculade. Quant à Fatima Ahmed, une autre cliente, elle se demande pourquoi l’Apc fait payer toute personne qui sollicite l’accès au port, pourquoi une caution. La dame se plaint du fait qu’aucun communiqué n’explique la raison de ces nouvelles mesures.