Les responsables de la Police nationale ont annoncé le recrutement de 200 nouveaux agents dans les prochaines semaines. Les modalités de recrutement en cours de finalisation seront dévoilées «incessamment», d’après le directeur général de la sûreté nationale. «Nous envisageons recruter 200 agents pour répondre aux besoins de nos missions propres. Une communication sera faite très prochainement», a affirmé l’inspecteur général de police, Abdoul-Kader Mohamed au cours d’un entretien ces derniers jours avec Al-watwan.
Faire face aux nouveaux défis de sécurité
Le patron de la police nationale reconnait le développement de certains phénomènes qui demandent une réponse préventive, affirmant toutefois que malgré tout, «il n’y a rien à vraiment s’inquiéter». Pour lui, le recrutement annoncé répond à un besoin de faire face aux défis futurs de sécurité. «Le monde a changé, le comportement des groupes sociaux a aussi changé. Il y a ce souci de sécurité renforcé, il faut préparer les agents face à de futures menaces potentielles, renforcer les missions de veille et surveiller le territoire», a-t-il expliqué, ajoutant aussi un impératif de restructuration profonde de l’institution policière du sommet à la base.
Le corps de la police, composé d’agents au statut hybride et aux compétences différentes, n’arrive pas à travailler efficacement pour assurer l’homogénéisation de ses missions classiques. Une situation qui rend difficile toute politique d’amélioration de la qualité des services dans de nombreux volets. Certains ne répondent pas au profil fixé par la loi malgré leur volonté de servir le pays. La Direction générale souhaite ainsi étoffer les effectifs, former les agents, procéder à une réorganisation des unités et engager une refonte des structures fonctionnelles de l’institution.
«On n’a jamais procédé à un recrutement dans le respect de la loi depuis 20 ans. Il y a eu des recrutements en 2002 en plein conflit de compétences mais qui n’avaient pas respecté les textes. On se trouve aujourd’hui avec un nombre important d’agents qui ne répondent pas aux qualifications requises. Nous voulons travailler pour disposer d’un corps de police avec des cadres suffisamment compétents. Le but est de relever le niveau de compétences des agents et améliorer l’image de la police», a expliqué Abdoul-Kader Mohamed.
«De niveau seconde à Bac+5»
A la question de savoir les critères pour être recruté, le directeur de la police a répondu : «les critères sont fixés par la loi : il faut être de nationalité comorienne, avoir un niveau seconde à Bac+5, être âgée de 18 ans minimum, 28 ans maximum avec de possibilité de réajustement en fonction du niveau du candidat. Il y a aussi le critère physique et le statut de la personne car il y aura aussi une enquête de moralité», a clarifié Abdoul-Kader Mohamed qui se félicite de « la parfaite collaboration avec la gendarmerie » pour maintenir un niveau de sécurité au profit de la population.
La police nationale, avec plus de 700 agents, dispose de cinq départements dont celui de la sécurité publique, le service d’immigration et de la police judiciaire. «Notre objectif est d’être proche de la population, avoir une politique de proximité. Nous travaillons en parfaite collaboration avec la gendarmerie, nous échangeons de façon permanente des informations pour renforcer la sécurité dans tous ses aspects», a encore précisé le directeur de la police.