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Sécurité publique I Mdjwaezi ya Hambu déclare la guerre à la délinquance

Sécurité publique I Mdjwaezi ya Hambu déclare la guerre à la délinquance

Société | -

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Pour lutter contre ce phénomène, qui touche presque toutes les localités, les autorités locales ont mis en place une police municipale qui travaillera en collaboration avec la gendarmerie nationale et éventuellement la police pour éradiquer la délinquance dans toutes ses formes.

 

Les délinquants sont déjà prévenus. Ils vont désormais avoir affaire aux forces publiques sollicitées par la ville de Mdjwaezi pour l’accompagner à faire régner l’ordre. Tout a été officialisé, vendredi 10 février, pendant une cérémonie à laquelle avaient pris par le parquet de la République, la gendarmerie nationale la préfecture ainsi que toutes les autorités locales. L’évènement marquait en fait l’ouverture d’une police municipale dont la mission est de lutter contre la délinquance.


L’initiative vient des chefs coutumiers (Wafomanamdji) qui ont jugé l’urgence de veiller à la sécurité de leur localité. Comme un peu partout, les villages et régions du pays sont confrontés à différents fléaux, causés en partie par la consommation sans contrôle des produits stupéfiants. «Chez nous, le phénomène commence à toucher les plus jeunes. Nous ne pouvions pas rester les bras croisés et avons en guise de prévention décidé de se doter de notre police municipale», a expliqué Ali Soidiki, l’un des membres de la commission qui se chargeait de la mise en place de cette cellule qui traitera directement avec la gendarmerie nationale. Près de 11 agents ont été désignés dans un premier temps pour former la police.

Ingérences de la notabilité

Le commandant de groupement de Ngazidja présent à cette cérémonie a assuré à la communauté la disponibilité de la gendarmerie. «Car notre présence ici montre que le phénomène a pris des proportions inquiétantes. Sachez seulement que nous avons besoin de votre soutien pour y parvenir. Vous connaissez tous l’enfant qui fume l’herbe ou boit de l’alcool. Ne les protégez pas. De cette façon, nous pourrons éradiquer la délinquance», a insisté le Lieutenant-Colonel, Djaafar Ousseini Maecha tout en dénonçant les ingérences de la notabilité qui selon lui a toujours été prompte à se rendre dans les brigades pour plaider la libération des jeunes pris la main dans le sac.


« Arrêtez de vous présenter dans nos bureaux respectifs pour demander le relâchement de vos enfants arrêtés par les forces publiques car ce sont ces interventions qui tuent dans l’œuf ce genre d’initiative», a renchéri pour sa part, le substitut du procureur, Abdou Ismael, s’exprimant sous le contrôle du procureur de la République, Ali Mohamed Djounaid, présent lui aussi à Mdjwaezi, vendredi dernier.Le numéro 2 du parquet reconnait que la sécurité publique est menacée partout. « Personne n’ose dormir dehors, ni se rendre dans une localité voisine le soir comme cela se faisait avant. Cela veut dire qu’il y a un problème», a-t-il déclaré.


A en croire le substitut du procureur, si la situation a atteint un tel paroxysme, c’est aussi parce que «nous avons délaissé» l’éducation. «Il est devenu normal qu’une fois l’enfant rentré au collège, il ne se rend plus à l’école coranique. Nos mosquées sont devenues désertes. Or, nous apprenions, le savoir-vivre, comment se comporter envers ses aînés et la société. Aujourd’hui, personne ne se cache pour picoler. Au contraire, on le fait ouvertement sans sourciller les yeux. Certains font même exprès de jeter la bouteille sur l’espace public pour se faire remarquer», déplore Abdou Ismael qui a appelé les agents composant la police locale à être exemplaires. A présent comme tous les intervenants l’ont souligné, la balle est dans le camp de la ville de Mdjwaezi.Seule son entière collaboration permettra à la gendarmerie et à la police qui vient de voir le jour de venir à bout de la délinquance.

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