Le chef de l’Etat Azali Assoumani et le gouverneur de l’île de Mwali, Mohamed Saïd Fazul, ont lancé, samedi à la salle multifonctionnel de Fomboni, la campagne nationale de vulgarisation du code de la route. Celle-ci a été financée par l’Union européenne à hauteur de 50 millions de francs, et va se poursuivre sur l’ensemble du territoire national, les mois à venir.
Adopté le 25 juin 2019, puis promulgué en janvier 2020 par Azali Assoumani par le décret n°20-052/Pr, le texte prête toujours à réflexion, tant de nombreux aspects liés à la règlementation routière n’ont pas été suffisamment encadrés.Sur le nouveau fascicule portant sur les textes du code de la route, l’on apprend que sur l’année 2019, «on dénombre 189 accidents corporels qui ont fait 25 victimes, dont 23 décès», d’après les mots du capitaine Taoufik Housseine.
«Un problème de santé publique»
Cette campagne de sensibilisation a donc comme but de sensibiliser les usagers de la route et par ricochet reduire les accidents de la route. Le président de la République appelle à la responsabilité de tout un chacun. «Soyons-nous même les gardiens de la route», a-t-il déclaré.Qui dit sécurité routière, dit capitaine Taoufik Housseine. Sur les routes depuis une trentaine d’année, «capitaine» aura tout vu et vécu et connait la portée du danger. Il n’hésite pas à mettre sur le même pied d’égalité, les accidents de la route et des maladies comme le paludisme ou le Coronavirus.
Pour lui, «les accidents routiers sont devenus un problème de santé publique». Si on se réfère aux accidents de ces dernières années, on ne peut que lui donner raison. Selon le directeur de la cellule d’appui à l’ordonnateur national du fonds (Caon), Saïd Hamada Mdziani, «on compte 200 accidents corporels sur l’année 2020». Des chiffres qui donnent le tournis mais dont on ne devrait plus avoir à faire, si et seulement si «les petits gestes de la rue sont mis en application». Mais à en croire Mohamed Saïd Fazul, concevoir un petit fascicule n’éradiquera fatalement pas les dangers que regorgent la route.
Il dresse une autocritique des autorités, estimant qu’elles sont les racines du problème. «De un, étant rédigé en français, le recueil devrait être soumis à une traduction en langue locale pour qu’il soit accessible à tous les chauffeurs qui sont logiquement les plus concernés par le problème. De deux, il faudrait arrêter de fournir des permis au premier venu, cela accentue les accidents», devait-il pester.
Mais pour pouvoir prétendre à des résultats satisfaisants, l’implication seule des chauffeurs ne devrait pas être suffisante. Beaucoup s’accordent à dire que les autorités devraient s’impliquer davantage. C’est le cas du maire de la ville de Fomboni, Abdoul-Mouhaimine Abdallah qui déplore un sous-effectif pour le travail de contrôle routier dans sa commune. «Si on arrive à avoir plus de 50 policiers municipaux, on devrait être sans doute en mesure de lutter contre les accidents de la route», a-t-il fait savoir.
Housni Hassani, stagiaire