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Sécurité sanitaire des aliments I Un personnel et des moyens en deçà des besoins

Sécurité sanitaire des aliments I Un personnel et des moyens en deçà des besoins

Société | -

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Si vous produisez, transformez, vendez ou préparez des aliments, vous avez un rôle à jouer dans leur salubrité. «Des pré-requis, une mise en place d’un système Haccp et la traçabilité des aliments, permettraient d’assurer aisément la sécurité sanitaire des aliments». À l’Inrape, on reconnait que les conditions ne sont pas réunies tant en capital humain qu’en matériel. Conséquence : les aliments que nous consommons ne sont pas suffisamment propres à la consommation .

 

Les Comores font face aujourd’hui à un manque criant de moyens pour veiller à la sécurité sanitaire des aliments. Des professionnels du secteur, conscients de la frénésie de la consommation, reconnaissent bien que les ressources humaines, les matériels et les moyens techniques de contrôle-qualité des aliments sont en deçà des besoins.
Al-watwan s’est approché des différents acteurs concernés par le respect de l’application des mesures de salubrité des aliments. Conscient de l’enjeu en matière de de santé publique, ils estiment urgent de prendre des mesures devant garantir l’hygiène et harmoniser les efforts de tous les acteurs tout au long de la chaîne alimentaire.

Manque de moyens d’inspection

Le chef du département des contrôles sanitaires des aliments et inspecteur général sanitaire et phytosanitaire de l’Inrape, Malida Abdel Ahamada a fait savoir qu’il est temps de créer le «comité national», pour mieux agir ensemble. «Il est ainsi indispensable que le comité national soit créé au préalable. Il devrait être mis en place afin d’amoindrir les problèmes liés à la chaîne de transport des aliments de la distribution jusqu’à la ligne du marché public».


Le secrétaire général de la Fédération des consommateurs comoriens (Fcc), Ali Ridjali Ibadou, reconnait qu’un suivi permanent devrait être la norme et la meilleure des solutions, car la sécurité sanitaire des aliments est primordiale. Et dans ce sens, l’intéressé déclare que la communication est la meilleure arme dans ce combat. «Faute de moyens, notre travail consiste seulement, à sensibiliser la population et intervenir sur les lieux en cas d’alerte. Auparavant, on avait reçu quelques aides de différents partenaires comme la Banque mondiale et le Pnud. Des aides qui visaient des opérations bien ciblées. Mais, depuis nous avons beaucoup de défaillances et la Fcc dans l’ensemble n’est plus en mesure, à l’état actuel, de jouer son rôle dans ce cas précis», regretta-t-il.


Pour garantir un approvisionnement suffisant en denrées alimentaires sûres au niveau national tout en minimisant leur impact environnemental et en s’adaptant au changement climatique, Ridjali Ibadou préconise de bonnes pratiques chez les producteurs, les administrations publiques et privées tout en veillant en permanence à un suivi. «Dans le but de garantir un contrôle de qualité et de surveillance des aliments, il faudrait qu’on travaille en synérgie avec l’Inrape afin, qu’il y ait une écoute et un partage attentif des différents secteurs», a souhaité le secrétaire général de la Fcc. Dans la société d’eau minérale, Coca-Cola par exemple, mais aussi dans les chambres froides des produits carnés, des prérequis sont pris en compte par la Direction d’inspection avant la validation du dossier de l’entreprise.

Les maladies d’origine alimentaire

Seulement, «nous manquons de matériels, de moyens de transport et de personnels, mais nous essayons de pallier ce fléau. Pour autant, le personnel existant n’arrive plus à couvrir toutes les urgences alors que plusieurs mesures devraient être mises en place. Parmi ces mesures il y a les prérequis, le système de Haccp et le système de traçabilité des aliments», or ils n’arrivent pas au bout de leurs démarches d’inspection et habituellement ils s’arrêtent dans des prérequis. «Nous inspectons l’emplacement de l’entreprise, le comportement du personnel face aux conditions d’hygiènes de base, la presence de l'eau et de l'électricité en cas de necessité : l’état des vestiaires et des toilettes surtout dans les lieux de transformation, des conditions d’hygiène de qualité très élevées devraient être respectées», a expliqué, le responsable de service d'inspection à l'Inrape, Maecha Mouhtar.


Selon lui, «nos sources reconnaissent que les pays en développement dépendent essentiellement, pour leur approvisionnement en produits alimentaires, de l’agriculture traditionnelle et de petites et moyennes entreprises alimentaires nationales et internationales et que, dans la plupart d’entre eux, les systèmes visant à garantir la salubrité des aliments restent précaires à l’instar des Comores».La salubrité des aliments est un aspect important de santé publique pour tous les pays. Les maladies d’origine alimentaire entravent le développement socio-économique en mettant à rude épreuve les systèmes de santé tout en nuisant aux économies nationales, au tourisme et au commerce, entre autres.

Moinourou Moindjie

 

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