La salle de conférence de l’auberge «Aldjazira» sise à Fomboni à Mwali a abrité, dans la matinée d’hier, un point de presse qui avait pour thème «le contrôle de la qualité des aliments, notamment la vente des boissons périmées dans les magasins et marchés en Union des Comores».
«L’heure est grave»
Animé par le directeur général de l’Institut national de recherche pour l’Agriculture, la Pêche et l’Environnement (Inrape). D’entrée de jeu, docteur Hamza Abdou Azali annonce que «l’heure est grave», raison pour laquelle «j’ai décidé de tenir à tout prix ce point de presse».Le conférencier affirme avoir obtenu une information auprès d’un consommateur, selon laquelle, «un magasin à Moroni notamment le magasin de Shemir sis à Ngazi Ngome commercialise, toute sorte de boissons dont les dates sont expirées avec une manipulation de ces dates».
Le directeur a fait savoir qu’après avoir eu l’information, il a immédiatement dépêché une équipe d’inspecteurs mercredi dernier pour mener des investigations. «Une fois sur place, effectivement, ils ont constaté les faits, ils ont trouvé des boissons dont les dates sont expirées ainsi que d’autres dates falsifiées. Suite à ces constats, les inspecteurs ont demandé à se rendre dans l’entrepôt du magasin. Malheureusement, les employés de M. Shemir ont refusé d’ouvrir l’entrepôt sous prétexte que la personne qui détient les clés n’était pas sur place».
L’article 2 de la loi alimentaire promulguée en 2017
Suite à ce refus d’obtempérer, le directeur a informé le procureur de la République qui a donné mandat à la gendarmerie de venir prêter main-forte à l’équipe d’inspecteurs de l’Inrape. «J’ai appelé la gendarmerie et la police qui se sont rendues sur les lieux. Et, malgré leur présence, les agents n’ont toujours pas ouvert le magasin sous prétexte qu’il faut un papier du procureur de la République autorisant l’ouverture de l’entrepôt».
Hamza Abdou Azali a encore fait appel à un huissier. Et, en «présence de la gendarmerie et la police, nous avons cadenassé le magasin, nous estimons que nous avons fait ce qu’il fallait faire, c’est à dire cadenasser le magasin jusqu’au jour où ils vont accepter d’ouvrir le magasin pour que nos inspecteurs puissent faire leur travail», dira-t-il. Poursuivant son intervention, le directeur de l’Inrape fait savoir «qu’il existe des lois et des textes qui autorisent l’Inrape à mener des missions de contrôle des aliments à l’import et à l’export. Un décret de 2009 qui a fait une extension de la mission de l’institution en l’autorisant de mener des investigations sur les marchés et les magasins. Egalement, la loi alimentaire de 2017 dans son article 2 stipule que le ministère de l’Agriculture est l’autorité compétente en la matière».
Le technicien rappelle que le ministère de l’Agriculture est représenté techniquement par l’Inrape.
Hamza Abdou Azali soulignera que «le ministère a donné à l’Inrape l’autorité et la mission de veiller à la santé et protéger les intérêts économiques des consommateurs pour que les vendeurs ne mettent pas sur le marché des denrées dangereuses pour la santé des consommateurs», justifie le directeur. Il a enfin insisté sur la nécessité de tenir des points de presse réguliers dans les prochains jours. «Je vais dénoncer ces situations et même je vais citer des noms. Désormais, tout importateur, producteurs local, tout magasin qui commercialise des denrées périmées sur le marché local ne sera pas épargné. Il sera dénnomée dans les médias», conclut-il.