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Technologies : un jeune comorien lance une IA sur la presse

Technologies : un jeune comorien lance une IA sur la presse

Société | -   Abdou Moustoifa

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Soilahoudine Mohamed Ali a mis au point Press-IA, qui génère automatiquement les articles dans leurs rubriques tout en proposant des résumés pour les lecteurs, comme Chatgpt.

 

Press-IA, ce sera peut-être le nom de la première intelligence artificielle développée par un comorien. Celle-ci, est programmée à lire et analyser un texte, puis à le classer selon sa rubrique d’appartenance. «La deuxième fonctionnalité repose sur un autre entraînement. L’IA apprend ainsi à condenser un article pour en donner une version courte et claire», précise le fondateur, Soilahoudine Mohamed Ali. Ce jeune étudiant, actuellement en master 2 d’intelligence artificielle, a voulu répondre à un besoin qui se faisait ressentir dans le média en ligne KM-news, mais pas seulement. «Les journalistes ou éditorialistes publient eux-mêmes leurs articles sur le site, et il arrive qu’ils se trompent de rubrique.

Cette situation peut toucher n’importe quel média, je l’ai d’ailleurs constaté en parcourant plusieurs médias et j’ai trouvé des articles mal classés. Press-IA corrige ce problème en automatisant la tâche et en facilitant le travail de l’équipe éditoriale», explique notre développeur, qui a lancé, depuis février 2024, Km-news, pour promouvoir la recherche et relater l’histoire comorienne, entre autres. Press-IA, génère un résumé pertinent en quelques secondes. «C’est une véritable application de l’IA générative, capable de produire du contenu original à partir d’un texte donné. Le principe est le même que celui de ChatGPT lorsqu’on lui demande de résumer un texte», analyse Soilahoudine.  

Santé, agriculture

En revanche, pour concrétiser son projet d’ «IA made in Comoros», ce dernier a fondé, ce mois d’août, sa propre start-up, Komor-IA, en phase de construction. «L’idée est née de mon parcours. J’ai voulu mettre mes compétences au service de mon pays en proposant des solutions innovantes adaptées aux entreprises comoriennes. Mon ambition est double : répondre à des besoins concrets, mais aussi contribuer à positionner les Comores parmi les nations qui comptent dans le domaine de l’intelligence artificielle, aussi bien à l’échelle régionale que mondiale», rêve ce jeune de 22 ans dont le souhait est de rassembler d’autres jeunes comoriens formés à l’IA, pour créer des solutions locales.


En effet, en plus de Press-IA, dont le lancement est prévu d’ici deux mois, avec dans un premier temps un accès sous forme de site web, le fondateur de Komor-IA a déjà identifié des domaines où l’IA pourrait apporter de révolutions. «L’une des motivations principales qui m’a poussé à créer ma startup est la passivité que j’observais localement. Car il existe beaucoup de diplômés formés à l’IA, mais peu osent entreprendre ou intégrer cette technologie aux Comores », constate Soilahahoudine, qui, dans le cadre de ses examens de fin d’année, a mis au point Health-IA.

«Notre objectif est de développer des intelligences artificielles entraînées sur des données comoriennes, afin qu’elles soient adaptées à nos réalités locales et puissent être appliquées dans des secteurs clés comme la santé, l’éducation ou l’agriculture», projette Soilahaoudine.
Pour l’instant, trois projets sont en cours. C’est le cas d’Agro-IA, dédié au secteur agricole avec comme fonctionnalités principales, la détection des maladies des plantes, la prédiction des récoltes et l’amélioration de la rentabilité.

Le bémol, jusqu’ici, Komor-IA n’a toujours pas eu de retour de la part du ministère de l’Agriculture. Sur le domaine de la santé, il y a Health-IA, en réflexion. «J’ai déjà mené des expérimentations sur la détection du cancer du sein à partir d’images médicales, avec un taux de précision de 85%. Mais dans le domaine médical, les projets demandent beaucoup de prudence et un cadre réglementaire adapté avant d’aller plus loin», lance avec prudence le jeune informaticien.
Né à Mvuni ya Bambao, Soilahoudine Mohamed a quitté le pays en 2021, après l’obtention de son baccalauréat série C. Bénéficiaire d’une bourse d’étude du Royaume du Maroc, il intègre la faculté des sciences de Tétouan, et poursuit ses études dans la filière de sciences mathématiques et informatiques.

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