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Tentative d’assassinat du chef de l’Etat I Une vague de soutien à l’intérieur et à l’extérieur du pays

Tentative d’assassinat du chef de l’Etat I Une vague de soutien à l’intérieur et à l’extérieur du pays

Société | -   A.S. Kemba

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Des messages de nombreuses forces politiques nationales, de citoyens anonymes, de pays amis, de chefs d’Etat étrangers, d’institutions internationales ont été envoyés au couple présidentiel après «l’acte odieux, barbare et lâche» perpétré contre le président de la République. Une enquête a été ouverte pour comprendre les agissements de ce jeune militaire enrôlé en 2022 et s’imprégner surtout des ramifications éventuelles de cet acte dirigé contre l’autorité de l’Etat.


Une vague de soutien au président de la République a été enregistrée ces soixante-douze heures après la tentative d’assassinat dont il a été victime, vendredi 13 septembre, dans la localité de Salimani ya Itsandra. Le gouvernement a qualifié d’acte « lâche et barbare » alors que des forces politiques comme la Convention pour le Renouveau des Comores, le Front national pour la Justice (Fnj), le Parti pour la réforme des institutions (Pari), et bien d’autres groupements ont déploré « un acte contraire aux mœurs, aux traditions et aux valeurs de la République », selon des communications de soutien et de compassion.

Un acte dirigé contre l’autorité de l’Etat

La représentation nationale, via son président Moustradroine Abdou, a, elle aussi, condamné l’agression tout comme les gouverneurs des îles autonomes, Ibrahim Mze Mohamed, Zaidou Youssouf et Chamina ben Mohamed ainsi que les départements ministériels mais aussi des élus à travers des messages personnels ou des communiqués officiels. Le Mufti de la République, Aboubacar Said Abdillah Djamalilaili, a énergiquement condamné l’agression. Des notables, des jeunes, des femmes et de nombreuses organisations de la société civile ont exprimé leur indignation après cet acte dirigé contre l’autorité de l’Etat.


L’acte perpétré contre l’autorité suprême de l’Etat a été fortement condamné au-delà même des frontières dans les termes les plus fermes. Les Etats-Unis d’Amérique, à travers leur ambassade à Antananarivo, la France, la République populaire de Chine, l’Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis, le président de l'Autorite palestinienne, Mahamoud Abbas, l’Union africaine, la Banque africaine de développement (Bad), le représentant du FMI aux Comores et bien d’autres organisations régionales et internationales ont adressés des messages de soutien au chef de l’Etat et à sa famille.


«Les Etats-Unis condamnent l’attentat contre le président comorien Azali Assoumani. Nous lui souhaitons ainsi qu’aux personnes blessées un prompte rétablissement», écrit l’ambassade américaine. «Pensées et soutien au président Azali Assoumani. Mes vœux de prompt rétablissement. Mawazo na husaidizi kwa Rais Azali Assoumani», a écrit le chef de l’Etat français, Emmanuel Macron, sur son compte X.

De nombreux messages privés ont été notés par les services de Beit-Salam. «C’est avec grande consternation que j’ai appris la nouvelle de l’agression sur la personne de son Excellence Monsieur le Président de l’Union des Comores. Je tiens à lui exprimer mon soutien indéfectible et à lui souhaiter un prompt et complet rétablissement», a écrit l’ancienne vice-présidente de la République de Burundi Alice Nzomukunda, dans un message transmis au président via son directeur de cabinet, Youssoufa Mohamed Ali.

Un rassemblement de soutien

Une foule immense s’était constituée, samedi 14 septembre, au domicile administratif d’Azali Assoumani, venue apporter du réconfort au chef de l’Etat. Le secrétaire général du gouvernement, Nour El Fath Azali, remerciant la foule, a rassuré sur la santé du président, suivi par la première dame, Ambari Darouech Azali, qui a exprimé toute sa gratitude. «Je vous rassure le président se porte bien, les médecins lui ont juste recommandé un repos », a dit Nour El Fath Azali.

Le gouverneur de l’île de Ngazidja, Ibrahim Mze Mohamed, représentant le chef de l’Etat à la cérémonie marquant la célébration de la naissance du prophète, à la Place de l’indépendance, a loué les bienfaits du mois de Mawlid avant d’appeler à l’apaisement. « C’est dans cet esprit que je me permets de relayer le message leitmotiv de Son Excellence Azali Assoumani, Président de l’Union des Comores, maintes fois adressé au peuple comorien, pour la paix et la sécurité du pays à travers le dialogue », a-t-il souligné.


«A trois mois des élections législatives et municipales, j’exhorte les partis politiques surtout de l’opposition, à répondre à l’appel du chef de l’Etat pour un dialogue fructueux et une concertation sereine en vue de créer un climat apaisé pour des élections libres et transparentes », a-t-il ajouté avant de poursuivre. « Ensemble nous devons tirer les leçons de la situation post-électorale qui a prévalu suite aux élections présidentielles et prendre les dispositions consensuelles nécessaires au bon déroulement des élections dans la paix sociale ».


La tentative d’assassinat à Salimani ya Itsandra dont le chef de l’Etat a été victime demeure mystérieuse. Le président Azali Assoumani s’était rendu dans la localité pour assister aux funérailles d’Ahmed Cheick, un religieux bien connu, décédé dans la matinée du vendredi 13 septembre. L’incident se serait produit au domicile du défunt. Le chef de l’Etat assistait, au même titre que de nombreuses personnalités, a une séance religieuse de recueillement et d’invocations. Alors que le chef de l’Etat était resté assis, le jeune militaire, membre de la famille endeuillée, fera irruption en voulant attenter à la vie du chef de l’Etat, un couteau de cuisine et une autre arme blanche. A ses côtés, Djawad Said Ahmed s’interpose et évite l’assaillant d’aller au bout de son objectif.


L’homme sera ensuite maîtrisé au sol par des agents du Groupement de sécurité des hautes personnalités (Gshp) avant d’être embarqué dans le véhicule des services de sécurité.Le président de la République, toujours assis sur sa chaise, légèrement blessé, sera ensuite évacué. «Le président de la République Azali Assoumani a été légèrement blessé à l’arme blanche lors des funérailles d’un grand cheikh du pays.

Ses blessures sont sans gravité et il a regagné son domicile», souligne un communiqué officiel de la présidence qui ajoute que le chef de l’Etat «se porte bien» après avoir reçu «les soins appropriés». L’agresseur est un militaire qui n’a pas d’antécédents particuliers. Une enquête a été ouverte pour comprendre les agissements de ce jeune militaire, âgé de 24 ans, enrôlé en 2022 et s’imprégner surtout des ramifications éventuelles de cet acte dirigé contre l’autorité de l’Etat.

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