Près de 72h après la tentative d’assassinat du président Azali Assoumani, l’ancien ministre de la Justice, Me Fahmi Saïd Ibrahim, a convié la presse pour dénoncer et condamner cet acte qu’il qualifie de «criminel». Cette «atteinte à l’intégrité physique du chef de l’État» est toujours, selon lui, «un acte très grave jamais vu» dans l’histoire politique des Comores. «En 49 ans d’indépendance, jamais il n’y a eu un tel précédent», a regretté l’ancien chef de la diplomatie qui a exprimé sa crainte de voir les Comores sombrer dans l’insécurité.
«Si le chef de l’Etat est victime des coups et blessures, qui est à l’abri ? », s’interroge le conférencier avant de faire un constat pessimiste sur la sécurité des Comoriens, devenue fragile, selon son analyse. «Personnes ne peut prétendre être en sécurité dans ce pays. Nous, classe politique, devons tous condamner ces faits », a-t-il ajouté. Concernant le décès de l’assaillant, Me Fahmi Saïd Ibrahim demande à la Justice de clarifier la situation. Pour Me Fahmi Saïd Ibrahim, «il faut qu’on nous explique d’une manière transparente les causes qui ont conduit à la mort de ce gendarme. Ça sera extrêmement grave si les Comoriens restent dans le flou», a souligné l’avocat.L’ancien Garde des Sceaux déclare que si «l’agresseur est mort naturellement», cela doit être clairement démontré.«Jusqu’à preuve du contraire, ce gendarme était aux mains des forces de l’ordre. Voilà pourquoi tout le monde se pose des questions là-dessus. Les Comoriens ont le droit de demander et d’obtenir des réponses », a-t-il avancé.
Clarifier les conditions de décès de l’assaillant
Me Fahmi Saïd Ibrahim dit condamner fermement la mort de cet assaillant et dit attendre, comme de nombreux Comoriens, des explications sur les conditions de détention et les circonstances ayant conduit à son décès. «Il faut que la lumière soit faite pour déterminer réellement les causes. Il faut des réponses scientifiques à cela», a-t-il souligné.
L’ancien ministre souhaite que tout soit fait pour épargner le pays d’une crise. Il appelle ainsi à l’organisation d’un dialogue national entre le pouvoir, l’opposition et la société civile pour apaiser le pays et créer les conditions d’une vraie concorde nationale. «J’appelle à l’apaisement, à une réconciliation nationale», a-t-il lancé, demandant la libération des «prisonniers politiques».