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Tentative d’infanticide présumé à Mbwangoma I Les parents du bébé placés en détention

Tentative d’infanticide présumé à Mbwangoma I Les parents du bébé placés en détention

Société | -

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Après le sauvetage in-extrémis du nouveau-né trouvé le dimanche dernier dans une fosse d’aisance dans la localité de Mbwangoma à Mwali, la mère et le père de l’enfant ont été placés en détention le surlendemain mardi 11 mars à la maison d’arrêt de Badjo, située dans les hauteurs de Fomboni. La mère du bébé, Rayianti Said, âgée de 22 ans, résidait autrefois dans le quartier de Mouzdalifa à Fomboni. Depuis quelques années, elle vivait à Mbwangoma avec ses quatre enfants et sa mère biologique, tandis que son mari se trouve depuis longtemps à l’île de La Réunion pour des soins médicaux.


Suspectée d’avoir tenté d’assassiner son bébé, Rayianti Said a d’abord été placée en garde à vue à la gendarmerie de Fomboni avant d’être transférée, le même jour, au pôle mère-enfant de Fomboni pour y recevoir des soins médicaux. Elle a ensuite été entendue le lendemain par le procureur de la République, Djaffar Mouhoudhoire, lors d’une audience à huis clos.
Selon une source judiciaire, la jeune femme aurait «accouché dans sa chambre avant de se diriger vers les toilettes pour jeter son enfant dans la fosse septique». Une version qui contredit celle de la mère de Rayianti, qui soutient que sa fille était «partie se doucher» et aurait «accouché de manière incontrôlée dans la salle de bain».

Une instabilité mentale de Rayianti Said

Quant au père de l’enfant, il est également mis en cause. Selon nos informations, il est accusé de « fornication » et aurait « une part de responsabilité à assumer dans cette affaire tragique ». Le délit de fornication existe en effet dans le code pénal, précisément à l’article 307, selon lequel « toute personne coupable de fornication est punie d’une peine d’emprisonnement de six mois à un an, assortie d’une amende de 50 000 à 100 000 francs comoriens, ou de l’une de ces deux peines seulement ».Les ennuis de la famille de la suspecte se sont par ailleurs aggravés mercredi matin, lorsque la mère de Rayianti, accompagnée de l’une de ses filles, s’est rendue à l’hôpital pour « tenter de récupérer de force le bébé, hospitalisé depuis l’incident », d’après notre source du tribunal de Fomboni. Elles ont alors « immédiatement été placées en garde à vue pour troubles à l’ordre public ».


Il faut dire que, loin de faire l’unanimité, le traitement de cette affaire par la justice divise l’opinion à Mwali. Dans les rues, certains témoignages évoquent une instabilité mentale de Rayianti Said depuis longtemps. « Elle n’est pas folle, mais quand on vit avec elle, on sent qu’elle est un peu perturbée. Elle accepte souvent tout ce qu’on lui demande. Je dirais plutôt qu’elle a un retard mental», confie une femme qui affirme avoir étudié avec elle à l’école coranique de son quartier natal, Mouzdalifa. De même, un comité de soutien, composés de citoyens convaincus de la « fragilité mentale » de la suspecte, est né, et a même prévu d’engager un avocat pour sa défense.

A. Housni

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