Une formation consacrée à la lutte contre le financement du terrorisme et le blanchiment d’argent se tient aux Comores, du lundi 28 juillet au vendredi 1er août, à l’hôtel Itsandra. Organisée par la Coalition islamique militaire contre le terrorisme (Cimct), en partenariat avec le gouvernement comorien, elle réunit plusieurs représentants d’organismes gouvernementaux.
Selon le directeur de cabinet chargé de la Défense, Youssoufa Mohamed Ali, cette formation vise à «fournir aux participants une compréhension globale des cadres juridiques nationaux et internationaux en matière de lutte contre le financement du terrorisme et le blanchiment d’argent, à renforcer leurs compétences dans l’utilisation d’outils technologiques modernes pour analyser les données financières et détecter les activités suspectes, et à sensibiliser davantage aux risques liés à ces crimes». Il a également insisté sur l’importance de développer des mécanismes efficaces de prévention et de coordination entre les autorités de régulation, les services de sécurité et les institutions financières, aussi bien à l’échelle nationale qu’internationale.
Youssoufa Mohamed Ali a exprimé sa reconnaissance envers la Cimct, représentée à Moroni par Abdullah Almoudiffer, directeur du département de lutte contre le financement du terrorisme au sein de l’organisation. «Comme vous le savez, cette problématique dépasse largement le cadre des institutions financières. Elle concerne également les acteurs économiques, les juristes, les structures privées ainsi que les forces de sécurité», a-t-il déclaré, rappelant que «derrière le blanchiment d’argent et le terrorisme se cachent des réalités lourdes de conséquences : atteintes à la sécurité nationale, déstabilisation économique, financement de groupes violents, perte de confiance dans les institutions, marginalisation des économies».
43 États islamiques
Le directeur de cabinet chargé de la Défense a par ailleurs salué l’engagement des autorités comoriennes dans cette lutte, illustré par la promulgation d’un décret présidentiel le 24 juillet 2025, portant sur une nouvelle loi plus contraignante en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive. «Ces pratiques peuvent freiner l’émergence des Comores », a-t-il averti.Interrogé en marge de la formation, le gouverneur de la Banque centrale des Comores, Younoussa Imani, a estimé que «les Comores sont moins touchées par ces phénomènes comparativement à d’autres pays».
Toutefois, il a souligné que des risques existent. «Ces financements illicites sont souvent dissimulés parmi les flux financiers ordinaires. Les gens croient qu’il s’agit d’activités économiques légales alors qu’elles peuvent viser des objectifs détournés». Et d’ajouter : «Nous n’avons pas encore de terrorisme localisé aux Comores, mais le risque est réel dans la mesure où plusieurs de nos voisins sont concernés. Il est donc crucial de prévenir ce genre de situation.»Pour rappel, la Cimct, fondée en 2015, regroupe aujourd’hui 43 États islamiques, dont 38 ont déjà envoyé des délégués auprès de son secrétariat.