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Trafic de véhicules : Vers une coopération renforcée entre la douane comorienne et Interpol

Trafic de véhicules : Vers une coopération renforcée entre la douane comorienne et Interpol

Société | -

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Une délégation de la police internationale a séjourné à Moroni ces derniers jours dans le cadre d’une mission d’information sur le vol et le trafic de véhicules. Les responsables des deux structures ont jugé opportun de poursuivre les discussions devant aboutir à la mise en place des mécanismes modernes de lutte contre le fléau, devenu un véritable casse-tête pour de nombreuses administrations douanières.

 

La douane comorienne et le bureau régional d’Interpol se sont entendus d’intensifier les échanges d’informations sur le vol de véhicules acheminés aux Comores et de prendre des mesures coordonnées pour démanteler les réseaux des Comoriens opérant en Europe, en France en particulier. Des véhicules suspects de marque Range Rover et Peugeot captur, entre autres, sont régulièrement saisis à la douane et immobilisés grâce au système I-24/7 qui permet à la douane comorienne d’accéder à la base des données d’Interpol via son Bureau central national (Bcn) domicilié à la direction générale de la police et de la sécurité du territoire (Dgpst). «Nous sommes venus nous informer sur le niveau de collaboration et vous faire part de notre volonté de vous accompagner dans vos efforts contre le phénomène de vol des véhicules qui arrivent aux Comores», a souligné le lieutenant-colonel Charles Njiri du Bureau régional d’Interpol au cours d’une réunion organisée, le 31 juillet dernier, à la salle de conférence de l’administration centrale des douanes et présidée par le directeur général adjoint, Chehi Mohamed.

Un protocole d’accord signé en 2018

Un protocole d’accord signé en 2018 entre la douane comorienne et la police nationale a institué un cadre d’échanges permettant aux deux entités publiques de travailler main dans la main dans la lutte contre les crimes organisés et les trafics transnationaux. Le directeur général des douanes, Souef Kamalidini, a mis en place quelques mois après le protocole un bureau propre rénové et chargé du contrôle aux frontières des véhicules litigieux. La douane comorienne n’a pas encore communiqué le nombre de véhicules faisant l’objet d’enquêtes. Mais certaines sources parlent de plus d’une vingtaine de voitures «suspectes» déjà identifiées et immobilisées à la douane. Le sort des véhicules volés est devenu un véritable casse-tête pour de nombreuses administrations douanières faute d’un cadre juridique propre. Le phénomène préoccupe bien l’Organisation mondiale des douanes (Omd) et Interpol qui ont engagé un cadre de partenariat dans ce sens.


La mission d’Interpol a noté avec satisfaction le travail technique engagé depuis 2018 par la douane et la direction générale de la police ayant permis de fiabiliser les données sur place, d’après un douanier qui a assisté à la réunion d’échanges. Les membres de la délégation d’Interpol qui ont rencontré de nombreux acteurs ont indiqué vouloir bien renforcer les capacités des agents douaniers à débusquer les différents réseaux qui entretiennent ce qu’ils considèrent comme «une menace» pour les pays. La coopération à renforcer entre la Douane et Interpol doit se matérialiser par la formation d’agents spéciaux et une synchronisation des informations afin que la douane comorienne puisse accéder directement à toutes les données d’Interpol en temps réel à partir de ses propres bureaux.

A.S.Kemba

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