Dix jours après la première audition au fond du directeur général des aéroports des Comores, Yasser Ali Assoumani, deux de ses trois avocats, Me Fatoumiya Mohamed Zeine et Me Hadji Chabane ont tenu une conférence de presse, vendredi 11 février, au restaurant Le Select pour faire le point sur la procédure. Devant la presse, les deux avocats disent être «sereins» après cette audition tenue devant le juge d’instruction.Selon Me Fatoumiya Mohamed Zeine, «leur client a répondu toutes les questions du juge d’instruction et a pu démontrer d’une façon indiscutable et avec des éléments vérifiables qu’il n’est pas impliqué ni de près ni de loin» dans cette affaire. «Nous sommes sortis sereins de cette audition car aucun élément n’a pu prouver qu’il était en relation avec ces personnes dans la commission de cette infraction», dit-elle.
Une demande de mise en liberté provisoire
Au sujet de la procédure engagée contre le directeur général, les avocats ont pointé du doigt le délai de la garde-à-vue qui a dépassé les 24h renouvelables. Dans son intervention, Me Hadji Chabane a axé son intervention sur les différentes demandes formulées en vue d’obtenir la liberté provisoire de leur client.
De son avis, la mise en liberté provisoire de leur client doit être accordée pour deux raisons principales : son état de santé et ses garanties de représentation. Par rapport à son état de santé, Me Hadji Chabane a insisté sur les mauvaises conditions de détention qui ont, selon lui, dégradé la santé de leur client. «A défaut de lui accorder la mise en liberté provisoire, après un examen médical, nous avons demandé son hospitalisation afin qu’il puisse recevoir les soins adéquats, le juge a rejeté notre demande, nous avons fait appel et attendons la réponse de la chambre d’accusation».
Pour obtenir une réponse favorable au sujet de la mise en liberté provisoire, les deux avocats ont confié qu’ils se portent personnellement en caution morale. «Notre client a toutes les garanties et il n’a pas intérêt à fuir la justice. Ce qu’il souhaite c’est d’être jugé rapidement pour que les Comoriens sachent qu’il n’a rien à voir avec ce dont il est accusé», a soutenu Me Hadji Chabane.Au sujet des deux ressortissants malgaches extradés vers leur pays d’origine depuis le 13 janvier dernier, les deux avocats se sont interrogés sur le statut de leur client et des autres personnes poursuivies dans cette affaire. «Sont-ils des co-auteurs ou des complices. Nous voulons que ce statut soit déterminé car le co-auteur et le complice n’ont pas le même traitement judiciaire», a déclaré Me Fatoumiya Mohamed Zeine. Sur ce point, Me Hadji Chabane reste sceptique quant à la manifestation de la vérité.
Selon-lui, l’extradition des deux ressortissants malgaches ne facilite pas les choses car il y aura toujours des zones d’ombre sur le dossier. «Si nous voulons juger une partie des inculpés et laisser une autre, nous ne saurons jamais la vérité. Ces deux ressortissants malgaches sont les principaux inculpés dans cette affaire et leur départ ne va pas faciliter les choses. Le juge n’aura pas tous les éléments pour connaitre la vérité».