Le juge chargé du dossier de l’affaire de trafic illégal de lingots d’or a rendu l’ordonnance de renvoi du dossier devant le tribunal correctionnel. Cet acte rendu il y a quelques jours par le magistrat instructeur constitue le bout de tunnel pour les inculpés car il signifie que l’affaire va être jugée très prochainement. Selon cette ordonnance, onze personnes dont deux ressortissants malgaches, Pierre Stenny et Azaly Failaza Pachecco, qui se trouvent actuellement à Madagascar après l’ordre d’extradition accordé par le gouvernement comorien, sont directement touchées par cette affaire. Ces inculpés sont poursuivis et placés en détention provisoire depuis le 5 janvier dernier pour les faits de participation à un groupe criminel organisé.
«8 colis et 8 opérationsde trafic de lingots d’or»
Selon cette ordonnance de renvoi, le ressortissant malgache, Azaly Failaza Pachecco a, suivant l’audition du 29 décembre de l’année dernière, «livré des détails en expliquant que l’or était acheminé clandestinement par voie maritime vers Ndzuani, le 24 décembre que c’est un des inculpés qui l’a réceptionné». Cet acte du juge a également poursuivi qu’après l’avoir réceptionné, ce même individu se chargeait de remplir les lingots d’or dans une glacière et l’expédiait à Moroni par voie aérienne. À en croire les déclarations de Azaly Failaza Pachecco, l’opération a débuté le mois d’octobre et jusqu’à leur interpellation, ils ont réceptionné «8 colis et effectué 8 opérations de trafic de lingots d’or des Comores vers Dubaï».
Ces révélations mentionnées dans cette ordonnance de renvoi fait savoir que huit des onze inculpés dont l’ancien directeur général des aéroports des Comores (Adc), Yasser Ali Assoumani ont nié les faits qui leur sont reprochés. Même celui directement désigné par Azaly Failaza Pachecco comme étant le passeur, a rejeté en bloc toutes ces charges. Les trois inculpés qui ont reconnu les faits, il s’agit des deux ressortissants malgaches et un comorien. Ce dernier a toujours reconnu les faits qui lui sont reprochés et a, en même temps réfuté ses déclarations lors de la confrontation.
Interrogé sur cette ordonnance, Me Hadji Chabane, un des avocats qui assure la défense de l’ancien directeur des Adc a déclaré que si le juge l’a émise, c’est parce qu’il estime qu’il y a suffisamment de preuves pour juger cette affaire. «La grande instruction se fera le jour du procès. Toutefois, cela ne veut pas dire qu’ils sont coupables. Convaincu de l’innocence de son client, Me Hadji Chabane est impatient en attendant à l’audience.
Ce qu’il y a dans l’ordonnance de renvoi démontre qu’il n’y a rien qui peut être retenu contre notre client. Manifestement, il y a eu une erreur d’appréciation du moment où, on n’a pas retenu contre lui la corruption, ni les autres chefs d’inculpation avancés au début de la procédure. Je ne vois pas comment va-t-il le qualifier de trafiquant de lingots d’or», dit-il.
Au terme de son intervention, l’avocat a ajouté que son client n’a jamais été pris en flagrant délit de possession du produit litigieux. Le jour de la commission de l’infraction, il se trouvait en dehors de l’île. «Il n’y a pas de confirmation que ces gens se soient rendus coupables de quelque chose», a-t-il estimé.