Le procès en vue du jugement des 9 Comoriens poursuivis et placés en détention provisoire depuis le 5 janvier pour leur implication dans l’affaire de trafic illicite de 50 kilos de lingots d’or est prévu ce jeudi 22 septembre à la quatrième chambre correctionnelle du tribunal de Moroni, a-t-on confirmé hier de sources du palais de justice de Moroni.
Cette audience tant attendue devait concerner 11 personnes, cependant neuf seulement vont répondre de leurs actes devant le juge car les deux ressortissants malgaches, Pierre Stenny et Azaly Failaza Pachecco, se trouvent actuellement à Madagascar après l’ordre d’extradition accordé par le gouvernement comorien.
Devant cette juridiction, ces personnes sont reprochées d’avoir exporté sans déclaration des marchandises et par conséquent inculpées de “participation à un groupe criminel organisé, de trafic de lingots d’or, de contrebande, d’intéressé à la fraude, d’abus de confiance et de complicité et de corruption”.
L’absence au procès de ces deux ressortissants malgaches, principaux auteurs de ces faits, pourrait causer de problème dans la manifestation de la vérité dans cette affaire, selon des connaisseurs du dossier. Interrogé sur ce point, Me Hadji Chabane, un des avocats de l’ancien directeur général des aéroports des Comores, Yasser Ali Assoumani, a soutenu que connaissant notre justice, cela va être sans effet. “Je ne vois pas comment la justice ne prendrait pas en compte les déclarations faites devant les gendarmes. A mon avis, ces déclarations peuvent servir de base étant donné qu’elles sont recueillies sur place lors de l’enquête préliminaire”.
L’ordonnance de renvoi rendue par le juge d’instruction
Ce manque d’informations provoqué par l’ordre d’extradition avait suscité des interrogations sur le statut des inculpés. Lors d’une entrevue avec la presse du 11 février dernier, Me Fatoumiya Mohamed Zeine, une des avocats, a demandé au magistrat instructeur d’éclaircir le statut des personnes poursuivies, “sont-elles des co-auteurs ou des complices. Nous voulons que ce statut soit déterminé car le coauteur et le complice n’ont pas le même traitement judiciaire”.À son tour, son confrère Hadji Chabane pense que l’absence de Pierre Stenny et Azaly Failaza Pachecco ne fera que leur profiter.
Notons que ce procès intervient quelques jours après l’ordonnance de renvoi rendue par le juge d’instruction. Cet acte du magistrat instructeur révèle que huit des onze inculpés dont l’ancien directeur général des aéroports des Comores (Adc), Yasser Assoumani ont nié les faits qui leur ont été reprochés. Même celui directement désigné par Azaly Failaza Pachecco comme étant le passeur, a rejeté en bloc toutes ces charges.Les trois inculpés qui ont reconnu les faits reprochés sont les deux ressortissants malgaches et un comorien.Ce dernier a toujours reconnu les faits qui lui sont reprochés et a, en même temps réfuté ses déclarations lors de la confrontation.