Comme cela a été prévu, le tribunal correctionnel de Moroni s’est réuni, hier et a prononcé la sentence des neuf prévenus poursuivis et placés en détention provisoire dans l’affaire de trafic illicite de lingots d’or. À l’issue de cette audience, le tribunal a prononcé une condamnation de sept ans d’emprisonnement fermes et une amende d’un million de francs comoriens contre Yasser Ali Assoumani, ancien directeur général des aéroports des Comores (Adc), Elhad Ibrahim Halifa, Harifadja Abodo Nourdine Fardy, Anynoulhouda Djanffar et Nadhum Soufiane. Quant à Kamardine Ben Ali et Madi Arithi Said, alias Jimmy, qui faisaient partie du groupe de quatre inculpés dont le parquet s’en est remis au tribunal, le juge les a condamné à cinq ans d’emprisonnement.

Les deux autres de ce groupe, Mohamed Moussa et Abdourahim Abdelmadjid, le tribunal les a relaxé au bénéfice du doute et en même temps a ordonné la levée de leur mandat de dépôt.Quant aux exceptions soulevées in limine litis à l’audience du 29 septembre dernier, le tribunal les a simplement rejetés. Au sujet des deux Malgaches, Stenny et Azaly Failaza Pachecco, poursuivis dans cette même affaire, le tribunal les a condamnés à la même peine de sept ans d’emprisonnement assortie d’un mandat d’arrêt international.

Cette deuxième partie de la sentence infligée aux Malgaches suscite une curiosité dans la mesure où ces deux inculpés, étant de nationalité étrangère ont bénéficié d’une mesure d’extradition suite à un arrêté du ministre de la justice. Ils ont gentiment quitté le pays sans les lingots et sans même être entendus par le juge d’instruction. Ces lingots en question, saisis à l’aéroport de Hahaya, le 28 décembre dernier n’ont pas été présents à l’audience.

“Relaxe de mes clients”

Interrogé sur cette décision, Me Foutoumiya Mohamed Zeine a déclaré être profondément déçue. “Notre client a été lourdement condamné alors qu’il n’a rien à voir avec ce qui s’est passé. Les accusations portées sur lui sont complètement fausses, nous allons faire appel”. Cet avis est partagé par Me Hadji Chabane qui a dit vouloir se concerter avec ses confrères qui assuraient la défense de l’ancien directeur général ainsi que leur client avant d’interjeter appel.

De son côté, Me Youssouf Ismaël Atiki, avocat d’Elhad Ibrahim Halifa, dit avoir accueilli cette décision avec beaucoup d’étonnement, toutefois, il compte se concerter avec son client pour voir les voies et actions à mener.Quant à Me Fahardine Mohamed Abdoulwahid lui, a déclaré qu’il ne s’attendait pas à cette sanction. “J’ai plaidé pour la relaxe de mes clients et je n’en crois pas à mes oreilles ce que je viens d’entendre”.