Le bateau dénommé «Ville de Fomboni» en provenance de Madagascar avec 54 Malgaches à bord dont 5 enfants et 34 Comoriens a été intercepté au large de l’île de Mwali. Selon le capitaine Ibrahim Abdallah, commandant du groupement de la gendarmerie à Mwali, des anonymes avaient transmis des informations sur des mouvements bizarres de deux embarcations. «La gendarmerie a été informée que deux vedettes sont parties depuis Nyumashuwa pour récupérer des passagers à bord d’un bateau en provenance de Madagascar», a-t-il souligné.
Le capitaine informe l’unité des garde-côtes de l’île qui partira immédiatement à la recherche du bateau. Une autre vedette était aussi partie depuis Ndzuani pour la même mission. «Vers 16 h 00, les deux vedettes se sont approchées du bateau. Et, à 17 h 00, le bateau, escorté par les deux vedettes des garde-côtes, sera intercepté au large du Port de Bwangoma», explique le capitaine Ibrahim Abdallah.
La multiplication des voyages clandestins
«Nous avons informé nos supérieurs au niveau national et ils nous ont ordonné de conduire le bateau sous escorte avec ses passagers à bord jusqu’à Moroni».
Mais d’autres décisions ont été, entre-temps, transmises au commandant. «Le temps de mettre du carburant vers 19 h 00, un autre ordre de nos supérieurs nous est parvenu. Ils exigent que le bateau soit mis à quai au port de Mutsamudu. Un autre ordre est tombé : nos supérieurs ordonnent le débarquement de tous les Comoriens. Et vers 22 h 00, les Malgaches à bord ont été conduits à Ndzuani en attendant le la clarification de leur situation» confie le capitaine. Ce dernier fait savoir que les Comoriens étaient transférés à la gendarmerie pour des formalités avant qu’ils ne soient laissés rentrer chez eux sans leurs passeports qui leur seront remis le lendemain.
Le capitaine Ibrahim Abdallah attire l’attention des citoyens comoriens. «Il faut être prudent pour ce genre de trafic, à savoir les entrées clandestines car ce sont des moyens potentiels pour faire entrer du cannabis dans le pays et entretenir d’autres trafics illicites. En plus, si nous laissons la voie Iibre, le pays risque d’être envahi par des gens que nous ne pouvons pas contrôler».
Une mère dont son fils était à bord du bateau a remercié Dieu pour lui avoir permis de retrouver son enfant vivant après des mois d’attente. «Mon fils a terminé ses études depuis novembre 2020. Et il n’a pas pu rentrer aux Comores à cause de la crise sanitaire. Les frontières étaient fermées. À tout moment, il y avait l’espoir d’un vol pour les Comores mais, en vain».Les mouvements suspects de bateaux en provenance de Madagascar se multiplient ces derniers mois. Plus d’une centaine de migrants ont été arrêtés et placés et retenus à l’école nationale de police à Ndzuani.
Antufati Soidri