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Transport aérien I Fin de partie pour Int’Air Îles ?

Transport aérien I Fin de partie pour Int’Air Îles ?

Société | -   Maoulida Mbaé

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L'aéronef exploité par la compagnie Int'Air Iles, cloué au sol sur le tarmac de l'aéroport de Wani à Ndzuani, a finalement été autorisé à décoller samedi dernier pour rejoindre sa base en Europe.

 

Le président-directeur général de la compagnie aérienne Int’Air Iles, Seffoudine Inzoudine, a annoncé la cessation définitive de toutes les opérations de la compagnie, lors d’une déclaration relayée par des médias sociaux le samedi 10 février dernier. La société tchèque Van Air Europe, propriétaire de l’unique appareil exploité par la compagnie, vient de le rapatrier. M. Inzoudine, très en colère, a accusé “Moroni” d’avoir orchestré une conspiration contre les intérêts de sa société. Malgré sa satisfaction envers la décision rendue par le tribunal de Mutsamudu, qui conditionnait le décollage de l’aéronef au dépôt d’une caution de 350 000 euros par Van Air Europe.

Impuissant face au décollage de l’appareil

L’aéronef exploité par la compagnie Int’Air Iles, cloué au sol sur le tarmac de l’aéroport de Wani à Ndzouani, a finalement été autorisé à décoller samedi dernier pour rejoindre sa base en Europe, suite à la demande de rapatriement de la société Van Air basée en République Tchèque.Cette décision a poussé le Pdg de la société comorienne, Seffoudine Inzoudine, hors de ses gonds. Rouge de colère, ce dernier a annoncé la cessation définitive de toutes les activités de la société, basée à Mutsamudu. Malgré l’assistance de son avocat, il s’est senti impuissant face au décollage de l’appareil.


Seffoudine a exprimé son indignation face aux décisions de justice non exécutées. «Il y a une première décision qui a été prise indiquant que l’aéronef est immobilisé ici à l’aéroport de Wani. À l’issue de cette immobilisation, l’autre partie a demandé au juge de reprendre une autre décision, celle qui a été prise en indiquant que l’avion ne peut pas quitter l’aéroport de Wani tant que l’autre partie n’aura pas versé la caution demandée, soit 350 000 €», a-t-il déclaré, assurant que la caution n’a pas été versée. «Et deux heures après que la décision a été rendue, l’ordre est venu de Moroni pour laisser partir l’appareil au détriment des intérêts de la compagnie Int’Air Îles», a-t-il regretté, convaincu de la décision “satisfaisante” rendue par le tribunal de commerce de Mutsamudu.


«En l’état actuel de la situation, compte tenu de toute cette inégalité jamais observée dans le pays, je lève ma main. J’arrête Int’Air Îles», a annoncé celui qui figurait sur la liste des 10 personnalités d’Al-watwan de l’année 2016. Resigné, M. Inzoudine a soutenu qu’il ne peut pas se battre contre un État qui ne respecte même pas ses propres ordres.«Je ne peux pas continuer dans cette anarchie », a-t-il lâché. «À compter de ce jour, j’ai le regret d’informer mes clients que nous allons mettre fin à la société Int’Air Iles. Parce que je ne peux pas continuer à travailler ainsi », a-t-il déclaré, ajoutant: «J’ai pensé pouvoir apporter un plus aux Comores. Mais on m’a dit qu’on n’a pas besoin des gens comme moi ».


Tout remonte à un mois, lorsque la compagnie a été informée le 2 janvier dernier par son associé, la société Van Air Europe, propriétaire de l’aéronef, de son intention de le rapatrier pour des raisons de maintenance. Int’Air Îles avait alors jusqu’au 10 janvier pour cesser ses activités. Le directeur de la compagnie avait demandé un mois de préavis en attendant de trouver un autre partenaire, indiquant qu’il avait des engagements à respecter.


Seffoudine Inzoudine était convaincu que le rapatriement de l’avion pour maintenance n’était qu’un simple prétexte, et qu’en réalité, la société tchèque avait trouvé un autre client. «L’unique action que je puisse entreprendre est d’immobiliser l’avion au sol », avait-il soutenu dans les colonnes d’Al-watwan du 26 janvier dernier.Ce n’est pas la première fois que le responsable d’Int’Air Îles annonce la fin de l’aventure de cette compagnie régionale, membre de l’Alliance Vanille regroupant plusieurs compagnies aériennes basées dans l’Océan Indien. En 2015, Seffoudine Inzoudine avait annoncé son départ pour aller s’installer en Tanzanie, avant de se rétracter par la suite. Les autorités comoriennes d’alors avaient instauré une taxe internationale pour les voyageurs, y compris ceux qui se rendaient à Mayotte.

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