Dans une note circulaire à l’attention du syndicat des contrôleurs aériens de l’Asecna-Comores en date du mercredi 14 septembre dernier, le ministre des Transports aériens et maritimes, Bianrifi Tarmidhi, interdit tout mouvement de grève des contrôleurs aériens en Union des Comores. Cette décision intervient après la parution du communiqué le vendredi 9 septembre dernier de l’Union des syndicats des contrôleurs aériens de l’Asecna (Usycaa) portant “menaces sur la suspension du préavis de grève”.En effet, selon ce communiqué, “le bureau exécutif de l’Usycaa prend acte de la décision prise par le district autonome d’Abidjan de suspendre le processus de délivrance du récépissé de dépôt de dossier de déclaration modificative de l’Usycaa suite à la saisine par les services du ministère des Transports et la représentation de l’Usycaa auprès de la République de la côte d’Ivoire”.
Le communiqué mentionnera que pour le bureau exécutif de l’Usycaa, “cette décision controversée s’accommoderait difficilement non seulement des conventions C87 et C98 de l’Oit, ratifiée par la Côte d’Ivoire, mais également de l’article 54 du statut unique, annexe qui stipule que les travailleurs de l’Asecna sans distinction aucune, ont le droit de constituer des syndicats ou autres organisations pour défendre leurs intérêts professionnels”.Et que par conséquent, “l’Usycaa dénonce avec vigueur cette énième tentative d’ingérence menée par l’administration de l’Asecna et qui, malheureusement se heurte d’une part à la grève, et d’autre part aux dispositions des articles 51.4 et 51.11 des textes de la législation ivoirienne en matière de travail qui stipulent qu’aucun employeur ne peut user de moyens de pression à l’encontre ou en faveur d’une organisation syndicale de travailleurs quelconques”.
Le courrier N°00329/2022/Daa/Darjr/ik
L’Usycaa dénonce également “la lecture approximative, l’interprétation volontairement tendancieuse et l’usage abusif fait du courrier du district d’Abidjan par l’administration de l’Asecna” et qu’à travers cette “perception erronée, nous osons croire que ces menaces proférés en se fondant justement sur le courrier N°00329/2022/Daa/Darjr/ik du même district, ne seront pas de nature à jeter le discrédit sur cette noble institution quant à son impartialité dans l’application des dispositions légales en matière de procédures administratives concernant les organisations syndicales”.
“Par ailleurs, l’Usycaa en tant qu’organisation syndicale responsable, continue de jouer pleinement sa partition conformément à ses engagements en maintenant la suspension de son préavis de grève dans l’attente que le comité des ministres de l’Asecna statue sur les conclusions des discussions que le directeur général devrait : lui présenter depuis le 1er septembre (conformément au délai de 10 jours qui lui avait été accordé)”, insiste l’Usycaa regrettant le fait que dans cette attente, “les syndicats membres de l’Usycaa et leurs militants font quotidiennement l’objet de la part de la direction générale de l’Asecna, de persécutions de tous genres à savoir le gel des congés annuels, non-paiement de la bourse des élèves contrôleurs à l’Eamac, tortures psychologiques etc…”.
Le syndicat soutiendra, par conséquent, qu’il prend “à témoin toute l’opinion publique et les autorités de tutelle qu’il ne tergiversera point sur la réactivation et la mise à exécution automatique de son préavis de grève dans tout l’espace aérien sous la responsabilité de l’Asecna, en cas de décision hasardeuse de sanction explicite ou déguisée en rapport avec le préavis de grève, qu’elle soit prise pendant ou après cette crise”.Notons que l’Union des syndicats des contrôleurs aériens de l’Asecna avait annoncé un préavis de grève de 48 h qui devait avoir lieu à la fin du mois d’août dernier. Mais le mot d’ordre de grève a été levé suite au dialogue entamé entre les deux parties.