Au niveau de l’agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie(Anacm), la direction évite de parler de nouvelles mesures. Selon le directeur général, Nassur Ben Ali, le contenu de la décision publiée le mois dernier est un rappel des dispositions déjà prévues dans les règlements. Datée du 18 mars, la note en question, composée de 4 articles annonce en effet quelques restrictions liées à l’exploitation technique des aérodromes de Bandar es Salam à Mwali et de Wani à Ndzuani. Parmi ces mesures, figure entre autres l’interdiction des vols Ifr. Seuls les vols à vue (Vfr) sont autorisés dans ces deux aérodromes. Mais pas que. Les vols de nuit y sont également interdits poursuit l’article premier.
“Nous avons un règlement et il s’applique à tous les acteurs de l’aéroport jusqu’aux compagnies. Pour le cas présent, ce sont des dispositions qui existaient mais qui n’étaient pas respectées. Mais il n’y a rien de nouveau “, a assuré dans un premier temps, le Directeur de la sécurité de la navigation aérienne et des aérodromes, Soilihi Issa. A l’en croire, il y a deux types d’aéroports, Vfr et Ifr.
Dans la première catégorie, communément appelée aussi vol à vue, le pilote ne se sert pas d’équipements installés sur la piste pour décoller ou atterrir. La visibilité doit être bonne. “ En Vfr, le pilote se repère à partir des objets au sol. Cela peut être des marques connues et immobiles facilement identifiables comme les collines, les lits de rivière, des bâtiments même des pylônes. Ça dépend de la topographie de chaque pays. Pour obtenir l’autorisation de le pratiquer, il faut que les conditions météorologiques le permettent”, a détaillé un spécialiste du domaine interrogé par nos soins. Dans le mode Ifr en revanche, le pilote s’appuie sur les instruments de l’avion et du guidage du contrôle aérien. Son avantage, l’appareil peut effectuer un vol qu’il y ait des nuages ou de la pluie.
Conditions météorologiques
L’autre restriction qui n’épargne pas les aéroports secondaires est l’arrêt des vols de nuit. “Les aéroports de Bandar es salam et Wani sont conçus pour être en activité pendant 12 h de temps, de 6h à 18h. Pas au-delà. Le contrôleur qui autorise un vol de nuit doit en assumer les conséquences”, a prévenu, le directeur de l’Anacm. Pour ce dernier, que l’aérodrome de Bandar es salam et de Ouani soient réservés uniquement aux vols à vue est un choix. “Ce n’est pas un manquement. Loin s’en faut”, a rappelé Nassur Ben Ali avant-hier, lundi dans un entretien accordé à Al-watwan.
Pour le moment, seul l’Aéroport international Moroni Prince Said Ibrahim (Aimpsi) est autorisé à accueillir des vols de nuit et les Ifr précisera-t-il. Selon toujours l’article 2 de la décision du 18 mars, aucun atterrissage et/ou décollage n’est autorisé sur l’aérodrome de Mwali et de Ndzuani dans des conditions météorologiques défavorables. L’exploitation de la piste concernée sera suspendue pendant la période lit-on dans le document auquel nous avons eu accès.Pour ce faire, la direction de l’Anacm appelle à la mise en place d’un système de coordination sur les observations des conditions météorologiques entre l’aéroport international de Hahaya, celui de Ouani et Bandar es salam.
Notons qu’avant qu’un vol ne décolle, le pilote dépose son plan de vol et obtient toutes les informations météorologiques de l’aéroport de destination ou de transit. Toujours est-il que le dernier mot revient au pilote.Un mois après le crash du vol d’Ab Aviation dont la seule cause avancée jusqu’à maintenant est la mauvaise condition météorologique, la sortie de cette décision doit- elle sonner comme une volonté de prévenir les accidents?