L’Union des syndicats des contrôleurs aériens (Usycaa) de l’Agence pour la sécurité de navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (Asecna), annonce, dans un communiqué en date du lundi 25 juillet, une grève de 48 h, du jeudi 25 au samedi 27 août prochain.
«Un chapelet de revendications»
Les auteurs déplorent le comportement de leur hiérarchie et dénoncent l’indifférence supposée de la direction face à des revendications restées, selon eux, sans réponses. «Cet appel à la grève est motivé par la démarche abusive, arrogante et menaçante de la direction générale qui se refuse à tout dialogue. En effet, l’Usycaa légalement constituée et enregistrée à Abidjan en Côte d’Ivoire et fort de près de 700 membres a jusqu’ici adressé, à plusieurs reprises, un chapelet de revendications, qui sont restées lettre morte», précise ce communiqué indiquant que ces réclamations visent à contribuer au renforcement des capacités opérationnelles, à l’épanouissement professionnel et au plan de carrière du contrôleur aérien de l’Asecna.
«Trois piliers essentiels continuent dangereusement de s’effriter depuis la prise de fonction du directeur général, Mohamed Moussa en 2017, menaçant au passage la sécurité aérienne dans le ciel africain», dénonce l’Union des Syndicats. Les auteurs du préavis de grève énumèrent, entre autres griefs, la «suppression des stages en facteurs humains, l’arrêt des échanges, la discontinuité des cours d’anglais, l’aggravation du sous-effectif dans les centres, le refus d’arrimage de la prime de licence prenant compte des responsabilités induites par les nouveaux moyens de contrôle (guidage radar), et le plan de carrière figé». L’Union des syndicats explique que «les faits exposés persistent et s’accentuent».
Les agents affiliés à l’Usycaa disent avoir été tentés par l’espoir d’un dialogue pour sortir de la méfiance chronique mais ils disent n’avoir rien vu venir qui puisse prendre en compte leurs revendications d’ordre professionnel. «Les contrôleurs aériens de l’Asecna ont voulu croire à la possibilité d’avoir enfin un dialogue constructif et à une normalisation des conditions de travail dans le cadre de la dernière réunion (Douala, décembre 2021) de l’organe communautaire de concertation et de négociation (Occn)», mentionne toujours ce communiqué, ajoutant que cela «s’est avéré être à nouveau un marché de dupes : d’où la non-signature par eux du contrat d’entreprise 2022-2024».
L’organisation syndicale expliquera, toujours à travers la note mise à disposition de la presse «qu’au pic de la crise sanitaire, les contrôleurs aériens de l’Asecna ont consenti d’énormes efforts, acceptant le gel des primes régaliennes et la suppression de certains acquis».C’est dans ce sens, que face à ce qu’ils qualifient de «mépris» de la part de la direction générale vis-à-vis de leurs doléances, «une pétition a été signée à 85 % par l’ensemble des contrôleurs aériens, devant l’urgence de préserver la sécurité des vols dans ce climat étouffant et anxiogène».
L’Usycaa se retrouve dons dans l’obligation « d’appeler à une cessation du travail, tout en restant disponible pour l’ouverture immédiate de négociations dans le respect des organisations syndicales et de ses propres prérogatives». Notons que «l’Usycaa est une organisation syndicale apolitique à but non lucratif, créé le 25 octobre 2018 lors du congrès constitutif tenu à la bourse du travail de Treichville à Abidjan en Côte d’Ivoire». Elle a pour but de «promouvoir la sécurité, l’efficacité et la régularité de la navigation aérienne dans les espaces aériens des Etats membres de l’Asecna à travers l’amélioration des conditions de travail des contrôleurs aériens». Ce préavis de grève impactera tous les pays membres de l’Asecna dont les Comores.