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Transport domestique  Pourquoi le billet Moroni-Fomboni coûte aussi cher ?

Transport domestique  Pourquoi le billet Moroni-Fomboni coûte aussi cher ?

Société | -   Ali Abdou

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Qu’est ce qu’il est difficile de se rendre à Mwali. L’île est enclavée. Le transport maritime conventionnel pour les passagers n’existe quasiment pas. Reste le transport aérien mais le billet pour un trajet de moins d’une demi-heure coûte un bras. Et pour cause : il faut débourser en moyenne cinquante mille francs pour pouvoir faire un voyage Hahaya-Bandar es Salam-Hahaya. Une fortune au vu du niveau de vie des comoriens.

 

Al-watwan a voulu savoir pourquoi les billets pour cette destination étaient aussi exorbitants. Selon un agent de l’Agence nationale de l’aviation civile (Anacm), qui a requis l’anonymat, les différents taxes et frais engagés des compagnies aériennes pour chaque émission de billet avoisinent les 7500 francs comoriens. Une somme modeste au vu de la cherté du billet.

 

Ce montant englobe les taxes perçues par l’Anacm, de l’Aimpsi et de l’Asecna. Pour chaque billet vendu, la compagnie aérienne reverse 7500 francs pour les sociétés citées. Pour être encore plus précis, pour une valeur de 50 000 francs, les taxes aéroportuaires ne sont que de 7500 francs.

 

Les compagnies aériennes, et ce n’est guère surprenant, rejettent l’idée selon laquelle, les billets sont chers. Le directeur d’Ab-Aviation, Ayad Bourhane estime que les prix sont abordables comparativement à d’autres destinations de la même nature.

Il citera en exemple le tronçon Tamatave-Diego qui couterait 408 euros ou Paris-Limoges à 573 euro. “Les tarifs appliqués ici s’expliquent par le fait que nous soyons un petit marché”, indiquera-t-il.

Il a poursuivi que si certains transporteurs aériens peuvent se permettre d’émettre des billets à moindre coût, c’est parce qu’ils ont la possibilité d’avoir de plus gros appareils et desservent de grands aéroports. A l’exemple de Paris-Marseille qui équivaut à deux fois le trajet Paris-Limoges, dont le client peut voyager avec moins de 40 euros.

Kérosène

Autre problème soulevé pour expliquer la cherté des prix, le prix du kérosène. Le patron d’Ab-Aviation a fait savoir que ce carburant “est le plus cher de la région”. Ici, toujours selon lui, le litre est à 400 francs alors qu’à Dar Es Salaam, en Tanzanie, il ne serait que de 250 francs pour la même quantité. 

L’argument de Ab aviation pourrait tenir encore faudrait il savoir combien de litres il lui faut pour faire le tronçon Hahaya-Fomboni-Hahaya. L’avion consommerait selon lui,  583 litres de Kérosène en 50 minutes. Ce qui revient à un coût du carburant de 233.200 francs comoriens. Soit le prix des billets de 5 passagers.

Un point évoqué pour expliquer l’exorbitance des tarifs, le nombre limité de passagers, “qui n’arriverait pas à couvrir les charges des compagnies aériennes”.
Pour le cas de Mwali plus précisément, le patron d’Ab a souligné qu’un avion peut décoller de Hahaya avec 5 passagers sur 30, et au retour, il revient vide.

A 50 000 le billet, ce n’est guère étonnant. Les comoriens préféreront prendre un kwassa à 7 500 francs. Alors qu’il devient urgent que la continuité territoriale puisse être assurée. La nation comorienne doit, chaque jour, être renforcée. Mais avec des billets qui coûtent aussi chers, il sera très compliqué pour un comorien de Ngazidja de pouvoir aller à Mwali et vice-versa. A moins, encore une fois, de prendre un kwassa, qui est tout sauf sécurisé.

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