Le nouveau carburant causerait, selon des automobilistes, de dégâts dans les voitures à moteur à essence. Dans les stations d’essence, les bouteilles changent de couleur. Avec la main, le carburant ne s’évapore pas. Comme de «l’huile». Les employés des stations-services et les mécaniciens rencontrés affirment «que ce carburant n’est pas de bonne qualité» sans plus de précisions. «Les clients s’agacent en achetant ce carburant. Ils pensent que c’est nous, les pompistes qui truquent le carburant. Or, nous recevons le produit des hydrocarbures», se dédouane un pompiste de Wani qui a requis l’anonymat.
«Ce nouveau carburant qui dégage une très forte odeur désagréable est mauvais pour nos voitures. S’ajoute au fait que du pétrole est ajouté par les stations-services au carburant qui est de qualité médiocre. L’essence est pire que le gasoil. Rien qu’à Hombo (Mtsamdu ya Ndzuani), nos voitures peinent à supporter. Beaucoup de voitures sont à l’arrêt. Il paraît que c’est un carburant acheté moins cher. À cause de cela, j’ai dû changer deux pompes en deux semaines», se plaint Abdallah Ali, chauffeur de taxi dans la région de Mutsamudu. La même chose pour Badjo un autre taximan rencontré dans un garage de Page. Il affirme avoir subi des pertes financières liées à la qualité du carburant.
Silence radio à la Sch
«C’est carrément un mauvais carburant. Partout où nous nous procurons du carburant, nos voitures n’arrivent pas à supporter la montée des pentes. Il y a trop de détritus dans les réservoirs et beaucoup de claquage. Nous changeons des bougies. Nous jetons beaucoup de carburant. Cela doit faire deux semaines que je suis au garage. Tout cela m’a coûté plus de 50 000fc», dit-il. Un chiffre confirmé par son garagiste qui explique que les problèmes sont concentrés sur les moteurs. «Les voitures s’arrêtent au milieu de nulle part en créant des embouteillages. Ce sont les injecteurs, les carburateurs et les réservoirs qui sont touchés. C’est là où passe le carburant. Il y a des cliquetis dans ces parties du moteur. Avec le nouveau carburant, les pompes ne résistent pas», explique le mécanicien. Contacté, le chef de dépôt de la Société comorienne des hydrocarbures (Sch) de Ndzuani, Mohamed El-Had, nous renvoie à la direction générale de la société à Moroni pour avoir les réponses. «Même ici, le directeur régional de la société nationale des hydrocarbures de Ndzuani ne peut rien dire. Et personne ne dira un mot», nous dit-il.
Un produit nettoyant serait la solution ?
De nombreux conducteurs dont des taximan sont à l’arrêt. Le nombre de taxis sur la route a diminué. Ce n’est pas pour autant qu’ils se laissent faire. Abdallah Ali, et ses confrères, chauffeurs de la commune de Mutsamudu, ont trouvé une astuce. Un produit nettoyant serait la solution au problème. «Heureusement, que j’ai entendu parler d’un produit qui fonctionne. Avec ce produit, les moteurs soufflent un peu», ajoute-t-il.
Le produit se vend comme des petits pains. Il coûte 4 000fc dans les magasins, la bouteille de 350 millilitres. C’est à Mroni que nous avons pu nous procurer ce produit «nettoyant et traitant» les moteurs des véhicules. Selon le magasinier spécialisé dans l’automobile, «la vente des produits a augmenté depuis l’arrivée d’un carburant frelaté. Il faut en moyenne 40 litres de carburant pour un flacon. Mais rien n’empêche d’utiliser un flacon pour un plein. Les produits nettoient les carburateurs et consorts. Il y a deux dérivés du produit. La bouteille rouge est destinée aux véhicules à essence et l’autre, noir aux véhicules à gasoil», dit-il.
Par Ahmed Zaidou (Stagiaire)