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Transport en commun I Usukani wa masiwa contre les moto-bennes et taxi-moto dans le transport en commun

Transport en commun I Usukani wa masiwa contre les moto-bennes et taxi-moto dans le transport en commun

Société | -   Mhoudini Yahaya

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Ces véhicules à deux et trois roues émergent dans le pays, et ils offrent une solution face aux embouteillages, mais suscitent des avis partagés et l’opposition du syndicat Usukani wa Masiwa.

 

Ces derniers temps, des moyens de transport tels que les moto-bennes et les taxi-motos commencent à émerger de plus en plus dans le pays. Même s’ils ne sont pas encore nombreux, les taxi-motos pourraient concurrencer les taxis traditionnels, surtout dans la capitale, où la circulation devient de plus en plus difficile à cause des embouteillages quotidiens.

Si cette initiative pourrait être une solution palliative face à ces embouteillages, le porte-parole du syndicat Usukani wa Masiwa ne la valide pas.
Approché, Moustoifa Hamid alias Chema a d’abord fait savoir que les conducteurs de ces motos n’ont pas obtenu l’autorisation du syndicat.

«S’ils se sont mis d’accord avec une institution pour obtenir le droit d’exercer ces métiers sur le territoire national, nous n’en sommes pas informés», a-t-il affirmé, avant d’ajouter que les Comores ne sont pas un pays comme la Tanzanie avec une population dense qui justifierait l’introduction de ce moyen de transport.

Pour lui, «cela ne ferait que renforcer le désordre, d’autant plus qu’ils ne paient ni la patente, ni la vignette». «Pour les moto-bennes, si cela est possible, nous pourrions entamer des discussions avec les responsables du site de Kafuni qui leur vendent l’eau pour les livraisons, car c’est une bonne initiative qui aide la population. Cependant, cela devrait être réglementé», a expliqué Moustoifa Hamid. Il faut noter que ces véhicules pratiquent déjà intensément cette activité depuis longtemps.

Et les usagers ?

Un conducteur de moto-benne interrogé a avancé que l’initiative est pour lui un moyen de faire face à la vie difficile de tous les jours. «Je ne pouvais pas rester les bras croisés et ne rien faire face à cette situation. J’ai réfléchi à la façon dont je pourrais subvenir à mes besoins quotidiens tout en aidant les autres citoyens. Avec la pénurie d’eau qui se ressent dans le pays, j’ai réussi à m’offrir une moto-benne et je sillonne les différents quartiers de la capitale pour gagner ma vie», a-t-il expliqué.

Il a confirmé ne pas payer ni la patente ni la vignette, mais a souligné que, comme tout taximan ayant son véhicule, il a pris des mesures pour assurer son véhicule. En ce qui concerne les taxi-motos, les avis des usagers sont partagés.

Si certains pensent que cela peut être une solution pour éviter les embouteillages, d’autres préfèrent ne pas trop s’exposer au danger. «Dans certains pays comme l’Inde, les taxi-motos sont bien équipés et confortables. Ici, je ne me vois pas monter sur un scooter surtout avec l’état de nos routes», a déclaré Hadidja Mohamed Mondoha. Pour Soulé Abdou, citoyen résident à Moroni, «cela nous faciliterait la tâche mais il faudrait revoir aussi les tarifs des taxis».

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