De ces véhicules, ce sont surtout les minibus qui causent le plus des dégâts humains et matériels. Si la réhabilitation de certains axes routiers reste une raison pour certains, d’autres pointent du doigt l’excès de vitesse des automobilistes. Mais en réalité, les accidents mortels ou qui provoquent des blessés graves sont engendrés par les modifications opérées dans les petits autobus en provenance des Emirats arabes unis, à Dubaï plus particulièrement. Ces véhicules destinés au transport en commun subissent des modifications de fond en comble au niveau des sièges, pour, selon certains chauffeurs, « augmenter le nombre de places ». L’on sait très bien que la plupart des minibus sont réceptionnés sans sièges. Une fois sur place, une opération d’installation des sièges de fortune s’opère chez un soudeur, avec des fers plats, des corners et des tubes carrés. L’artisan fabrique des sièges inadaptés. D’autres bus arrivent avec des sièges répondant aux normes du fabricant de l’automobile. Ces bus ont une capacité de douze places avec trois bancs derrières, plus une place à côté du chauffeur.
Une modification à la base des fers tranchants
Cependant, la course du nombre pousse les propriétaires et/ou chauffeurs à en ajouter des sièges de fortune, sans tenir compte de l’espace, afin d’avoir plus de places en dehors de tout contrôle. En plein accident, les fers plats, corners et tubes carrées deviennent des lames tranchantes qui blessent et tuent les passagers. A la base, les sièges d’origine de ces minibus sont faites avec des tubes ronds hautement protégées et du matelas. Il y a également l’installation des ceintures de sécurité qui ne sont pas remises après les nouvelles installations, car le soudeur n’y arriverait pas ne disposant pas de l’ingénierie pour le faire. Avec la transmutation des sièges, les automobilistes procèdent à l’augmentation d’un quatrième banc, pour arriver à une visite technique et une assurance à 18 passagers à la place de douze, sans parler des bagages qui sont souvent embarqués dépassant le tonnage requis. N’est-il pas encore temps de pencher sur cette transmutation des sièges des autobus ? En tout cas, l’accident tragique qui a eu lieu pendant le mois de Ramadhwani à Ndzauze ya Mitsamihuli, qui a fait sept morts et plusieurs blessés, ou l’accident du minibus de la Sonelec dont les victimes ont besoin d’une évacuation, y sont pour quelque chose, à en croire de nombreux spécialistes du domaine.
La modification des sièges est fatale. Mais personne n’en parle, personne ne semble inquiète. Ni les citoyens, ni les autorités. D’ailleurs, des visites techniques sont faites, les automobilistes se voient délivré un document attestant une visite technique sur le papier sans que l’autorité compétente daigne à contrôler l’état physique du véhicule et la nature des sièges des passagers ! En tout cas, si les services de sécurité routière réfléchissent sur les mesures de contrôle à mettre en place par rapport à l’excès de vitesse, aux volants droits, entre autres, le cas des autobus qui subissent des transformations sans aucun respect des normes devait occuper une place de choix, pour limiter le nombre de morts et de blessés enregistrés ces derniers mois sur les routes comoriennes.