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Transport maritime inter-îles : Quand les embarcations de fortunes restent le seul recours

Transport maritime inter-îles : Quand les embarcations de fortunes restent le seul recours

Société | -   Abdou Moustoifa

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Lors de la campagne présidentielle en Avril 2016, Azali Assoumani, la Sélection Régionale de football de Ngazidja, au mois de juillet dernier, les fonctionnaires des Nations unies, une fois, ont tous pris le Kwasa-Kwasa pour se rendre d’une île à une autre. En partance du Sud de Ngazidja vers Mwali, cette ligne maritime est de plus en plus empruntée au point de devenir “officielle”. L’absence de véritables gares maritimes et les difficultés de trouver un avion pour se rendre dans les îles en cas d’urgence favorisent ce trafic parfois très risqué.

 

Le déplacement inter-iles vers Mwali, en partance de Ngazidja par la voie maritime, demeure le moyen le plus adulé par la population, ces dernières années. Car jugé moins onéreux que l’avion, le Kwasa-kwasa constitue le moyen de transport le plus rapide pour ceux qui veulent se rendre dans l’île voisine.

Un choix qui s’explique par l’absence d’un bateau assurant le voyage en raison de l’état du port de l’ile de Djumbe Fatima. Face à une telle situation, un réseau s’est développé et contrôle le trafic maritime entre Shindini et Mwali, grâce à des  embarcations de fortunes.

Cette  localité située sur la pointe sud de Ngazidja s’est transformée,  en moins de quatre ans, en un port régional pour ceux qui veulent aller à Mwali.

Un billet moins cher

Aujourd’hui, toutes les couches sociales préfèrent cette voie. C’est pendant  les périodes de grands mariages que les flux dans cette zone augmentent considérablement.
Pour se rendre à Mwali, le candidat Azali Assoumani, en campagne à Ndzuani et en compagnie de ses proches lieutenants, s’est embarqué à bord d’un Kwasa. 

Idem pour la sélection régionale  de football de Ngazidja, qui  était obligée de se rendre à Mwali pour aller disputer la coupe de la fédération. Autant d’exemples qui illustrent le calvaire vécu par des comoriens lorsqu’ils veulent se rendre dans les îles voisines.

Les commerçants tout comme les  malades voulant aller se soigner dans l’île voisine réputée pour sa médecine sont les passagers de ces vedettes. Le coût abordable du voyage, se négociant à 15.000 fc pour un Aller-retour, ou encore la célérité des Kwassa-kwassa font également partie des raisons qui poussent la population à tenter l’aventure. Sauf que malgré tout cela, l’expédition a son revers : les naufrages.

La découverte de ce nouveau trafic maritime qui draine des revenus considérables entraine, toutefois, des naufrages dont les pertes humaines ne sont pas anodines. Le dernier qui remonte à dimanche dernier en a fait 3 morts. Selon le récit d’Issa Mhoudine, un des survivants, l’embarcation avait à son bord vingt six personnes.

Les raisons ayant causé le naufrage, notre survivant évoque une panne des deux moteurs qui selon-lui aurait été à l’origine de l’accident.
Comment ce trafic bien organisé a t-il pu se développer jusqu’à maintenant sans la moindre contrainte et passe sous le silence des autorités. Interrogé sur ces naufrages devenus monnaie courante, le secrétaire général du ministère des Transports a rappelé que le gouvernement n’a jamais cautionné ces voyages car ces vedettes ne remplissent pas les normes requises.

Saïd Salim Dahalani ajoutera également que, jusqu’à maintenant, il existe des  bateaux autorisés à travailler dans les îles. Si le trafic à destination de Mwali n’est toujours pas possible, poursuivra t-il,  c’est à cause de l’état des infrastructures portuaires de Mwali. “Pour le moment, nous attendons à ce qu’une société japonaise vienne réaliser une étude de faisabilité pour résoudre ce problème”, devait-il ajouter.  


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