La compagnie de transport maritime, Sgtm Maria-Galanta, pourrait bientôt arrêter de desservir la ligne Ndzuani-Ngazidja. Elle l’a fait savoir via un communiqué de presse, hier mercredi 8 décembre, titré «Sgtm-Maria Galanta envisage de fermer la ligne Anjouan-Grande- Comore».
La raison invoquée est la concurrence de plus en plus asphyxiante des kwassa, ces frêles embarcations destinées à la pêche, mais qui, depuis quelques années, se sont mises pleinement dans le transport de passagers entre les îles.La compagnie de Michel Labourdère assimile l’activité de ces kwassa à «un trafic maritime clandestin, toujours en très actif».
Cette situation, d’après ce communiqué, a déjà fait l’objet d’une dénonciation par la Confédération des travailleurs des Comores (Ctc), qui aurait, le 4 décembre dernier, «alerté le ministre des Transports et les autorités de l’Agence nationale des Affaires maritimes (Anam) sur les difficultés rencontrées par les transporteurs maritimes officiels entre les îles Comores, causées par les trafics maritimes clandestins, et qu’ «à son tour, la Sgtm Maria-Galanta réagit face à cette modification du marché».
La ligne Ndzuani-Ngazidja et retour est exploitée par Maria-Galanta une fois par semaine. Une seule et unique rotation qui se fait presque à vide, à en croire la compagnie : 46 passagers seulement pour le voyage prévu le samedi 11 décembre prochain, dans un bateau qui peut en transporter jusqu’à 400.
«Avant, il ya avait 6 bateaux et tous faisaient deux voyages par semaine : Tratinga 3 et Tratinga 4, Merza one, Zanzibar 1 et Zanzibar 2 et Ntringui express. Tous naviguaient simultanément et transportaient en tout plus de 2 000 passagers par semaine. Aujourd’hui il ne reste plus que Sgtm-Maria- Galanta avec 50 passagers par semaine», nous a précisé un cadre de l’entreprise.
Le transport des passagers entre les îles par Kwassas est une activité pour le moins étrange.
Interdite par les autorités à destination de Mayotte (ces derniers mois plusieurs passeurs ont été arrêtés et écroués parce qu’ayant tenté de faire entrer des passagers à Mayotte par ce moyen de transport), elle est autorisée pour les autres îles.
Et pourtant, récemment, dans une interview publiée dans ces mêmes colonnes, le directeur régional de l’Agence nationale des affaires maritimes déclarait, au sujet de ces liaisons inter-îles par Kwassas :»Nous, Anam particulièrement, ne cautionnons pas du tout le transport de passagers par kwassas. Vous pouvez aller vérifier à Dodin [embarcadère de kwassas de Mutsamudu] pour voir qui sont là-bas pour autoriser leur départ, et leur demander pourquoi ils continuent à le faire alors qu’ils sont interdits».
