Dans une conférence de presse, organisée le 05 octobre dernier, le syndicat des transporteurs avait menacé de déclencher un mouvement de grève à partir d’hier lundi 9 octobre, suite à l’appel de l’exécutif de Ngazidja pour le payement de la vignette 2017.
Mais au réveil d’hier , il a été constaté que le transport en commun a été maintenu dans toutes les régions de l’île. Contacté au téléphone, le porte-parole du syndicat des transporteurs, Chamssoudine Mmadi a déclaré qu’un compromis avait été trouvé entre le syndicat et le gouvernement de l’île de Ngazidja.
Ce compromis a permis aux transporteurs d’annuler leur grève prévue à partir d’hier. Lui demandant son contenu, le chargé de communication a déclaré que le gouvernement de l’Union avait accepté d’attendre jusqu’en janvier 2018, le règlement de la vignette de l’exercice 2018.
Et pour celle de 2017 ? “Ce sera comme en 2015 et 2017”, répondra-t-il. Comment ? “On ne payera pas”, a-t-il poursuivi.
A rappeler que le Wusukani Wa Massiwa reste le seul syndicat qui a la prouesse d’obtenir gain de cause quand il s’agit de faire respecter ses revendications.
Depuis 2006, la taxe de la vignette automobile a été suspendue après les revendications des transporteurs. Cette suspension a duré jusqu’en 2013, quand les routes d’Itsandra ont été réhabilitées, raison pour laquelle les chauffeurs ont accepté de s’acquitter de cette taxe.
Les menaces quotidiennes du Wusukani Wa Massiwa
L’année suivante, les travaux de réhabilitation des routes se sont poursuivis pour le tronçon Bahani-Hamahame, et les transporteurs ont versé la vignette de 2014. Mais, en 2015, les transporteurs ont fait ce qu’ils savaient faire de mieux à savoir, user de leur droit de veto en refusant de s’acquitter de la désormais fameuse vignette, avant que le tronçon Moroni-Fumbuni ne soit réhabilité.
Une exigence qui a reçu le soutien de poids du ministre de l’Intérieur d’alors, Houmedi Msaidié, qui avait signé un protocole d’accord avec le syndicat des transporteurs mettant fin au payement de la vignette jusqu’à la restauration de cette route.
Une fois que ce fut le cas, Wusukani Wa Massiwa a par la suite évoqué l’axe Washili-Dimani. En avril 2017, le commissaire aux finances de Ngazidja avait donné comme ordre la réquisition de tout véhicule qui ne s’acquittera pas de la taxe 2017. Le 27 avril dernier, le syndicat des transporteurs avait entonné le fameux refrain et cette fois sans préavis, à savoir, une grève, ce qui avait paralysé la capitale.
Il a fallu l’intervention du chef de l’Etat-major, du ministre de l’Intérieur, du directeur de cabinet du président de la République et le gouverneur de Ngazidja, pour convaincre les conducteurs de la suspendre. Pour mettre fin à ce mouvement, le gouvernement et le syndicat s’étaient mis d’accord pour suspendre encore une fois, le recouvrement de la vignette 2017, jusqu’au démarrage des travaux de la route Washili-Dimani. Les travaux de cette route ont débuté depuis le mois d’août dernier.
Et quand l’exécutif a demandé aux transporteurs de payer la taxe, le syndicat “réajuste” encore plus son offre en utilisant son arme de dissuasion massive. Cette fois-ci, Wusukani Wa Massiwa veut que la route soit bitumée jusqu’à Chomoni avant de payer.
“Si l’armée descend dans la rue pour demander la vignette, nous allons entamer une grève illimitée”, a-t-il menacé.
Jusqu’à quand le syndicat des transporteurs va-t-il continuer à faire la pluie et le beau temps, en refusant de s’acquitter d’une taxe pourtant prévue dans le budget de l’Etat et qui n’a rien à voir avec la construction des routes ? Jusqu’à quand ?
