Quelles sont les statistiques sur le nombre de travailleurs étrangers et leur répartition sectorielle ?
Ces dernières années, notre pays est devenu un carrefour pour les migrations internationales. Il est à la fois un pays de départ, de transit et d’arrivée pour les migrants en quête d’opportunités. Toutefois, je ne peux vous fournir de chiffres précis, car la collecte et la diffusion des données migratoires dans notre pays représentent un défi.
Le pays et certains partenaires qui interviennent dans ce domaine travaillent activement pour surmonter ces difficultés et fournir les informations nécessaires à l’élaboration de futures stratégies et politiques migratoires. Il est vrai que des données sont disponibles au ministère de l’Emploi concernant les autorisations de travail, et au ministère de l’Intérieur pour les personnes en situation régulière. Cependant, ces données ne sont pas encore compilées et traitées de manière cohérente, ce qui limite leur exploitation.
Y-a-t-il des conventions internationales concernant le travail des étrangers que notre pays a ratifiées ?
L’Union des Comores a ratifié deux conventions spécifiques aux travailleurs migrants. Il s’agit des conventions de l’Organisation internationale du travail (Oit), à savoir la N°097 sur les travailleurs migrants de 1949 (révisée) et la N°143 de sur les travailleurs migrants de 1975 (dispositions complémentaires).
Que prévoit notre législation nationale en matière de travail des étrangers ?
En attendant la transposition de certaines dispositions spécifiques des différentes normes internationales relatives aux travailleurs étrangers dans les lois nationales, la législation nationale du travail ne fait pas de discrimination entre les travailleurs nationaux et les travailleurs étrangers.
Quelles conditions doit remplir un expatrié pour pouvoir jouir du droit de travailler dans notre pays ?
Tout étranger établi officiellement dans le territoire comorien, remplissant les conditions de résidence et de séjour et disposant d’un contrat de travail visé par les services de l’inspection du travail peut travailler dans notre pays.
Quelle est la part des expatriés qui remplissent actuellement ces conditions ?
En raison de l’absence des données statistiques fiables, nous ne pouvons pas être exhaustifs.
Quelles sont les principales difficultés rencontrées par les travailleurs étrangers dans notre pays en termes de conditions de travail ?
Les principales difficultés auxquelles les travailleurs étrangers peuvent faire face en termes de conditions de travail sont notamment liées au manque de mécanismes de recrutement juste et éthique, à la sécurité sociale, y compris l’absence de mécanisme de transférabilité des prestations de sécurité sociale, à la reconnaissance des compétences antérieures (pour les travailleurs sans diplômes universitaires, etc.), ainsi qu’aux abus d’autorité par certains employeurs véreux, etc.
Y a-t-il des secteurs particulièrement vulnérables aux abus ou à l’exploitation des travailleurs étrangers ?
Il est possible qu’il en ait quelques-uns mais je n’ai pas encore des informations sur cet aspect, donc je suis incapable d’y répondre.
Quels mécanismes sont en place pour garantir la protection des droits des travailleurs étrangers ?
En vertu de la loi, les travailleurs étrangers peuvent également intenter une action en justice, à travers les services de l’inspection du travail et jouissent du droit de s’affilier à un syndicat qui, le cas échéant, peut assurer leur défense.
Selon vous, quel est l’impact des travailleurs étrangers sur l’économie nationale ?
Les travailleurs étrangers génèrent des retombées économiques très importantes à travers les transferts de fonds et le transfert des compétences bien que cela ne soit pas suffisamment mesurable, à défaut de données statistiques.
Quels sont les défis sociaux posés par la présence de travailleurs étrangers, notamment en matière d’intégration ?
Le peuple comorien est reconnu pour son accueil chaleureux et son hospitalité sincère, des traits culturels profondément ancrés dans la société locale. Cette tradition d’ouverture se reflète dans la manière dont les Comoriens accueillent les étrangers, favorisant une intégration harmonieuse et sans friction. L’accueil des travailleurs étrangers est souvent empreint de bienveillance et de solidarité, avec des communautés locales prêtes à offrir soutien et assistance pour aider à l’adaptation. Les valeurs comoriennes de respect et de convivialité facilitent les échanges interculturels, réduisant les barrières sociales et créant un environnement inclusif où les différences sont célébrées plutôt que redoutées. Cette attitude accueillante contribue grandement à l’intégration réussie des étrangers, leur permettant de s’adapter rapidement et de s’engager pleinement dans la vie locale sans rencontrer de difficultés significatives.
Certains compatriotes estiment que de nombreux étrangers travaillent dans des secteurs qui devraient normalement être réservés aux nationaux, comme le petit commerce. Ont-ils raison ou tort ?
Certainement dans tous les pays il y a des métiers réservés aux nationaux. Il conviendra alors de dire lesquels ? Cela étant, je ne pense pas qu’il y ait vraiment un conflit d’intérêt. Nos compatriotes qui veulent établir des Pme ou des petits commerces ne sont pas soumis à une rude concurrence. Cela, au contraire, peut constituer un réveil pour certains jeunes qui ont du mal à démarrer la vie active.