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Travail et Ramadan I La Fop explique les raisons de la réduction des horaires de travail

Travail et Ramadan I La Fop explique les raisons de la réduction des horaires de travail

Société | -   Abdallah Mzembaba

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Comme chaque année, les horaires de travail dans l’administration publique sont ajustés durant le mois de Ramadan. Une mesure perçue comme une nécessité sociale et culturelle, mais qui suscite des réserves du côté du patronat, inquiet de son impact sur la productivité.

 

À l’approche du mois de Ramadhwani, le gouvernement a annoncé, à travers la direction générale de la Fonction publique, une réduction des horaires de travail pour les agents de la Fonction publique. Une pratique récurrente qui s’inscrit dans les réalités sociales du pays. Le directeur général de la Fonction publique, Omar Chehani, a précisé les nouveaux créneaux horaires : «Du lundi au jeudi, les bureaux ouvriront de 8h à 14h, et de 8h à 11h le vendredi. Le samedi, le travail s’étendra de 8h à midi ». Cette adaptation réduit de cinq heures la charge hebdomadaire, sans report des heures après la fin du mois sacré. A savoir que les six jours suivants l’aïd sont aussi concernés par cet ajustement horaire.


Cette décision repose sur une reconnaissance du caractère particulier du Ramadhwani, où les impératifs religieux, sociaux et économiques s’entremêlent. «Ici, le Ramadan est plus qu’une pratique religieuse. C’est un moment où la vie familiale et les activités commerciales s’intensifient. Il était important d’alléger la charge des fonctionnaires afin qu’ils puissent rompre le jeûne en famille et participer aux dynamiques économiques qui accompagnent cette période », explique Omar Chehani.

Un consensus limité

L’annonce, loin de provoquer des remous, a été perçue comme un non-évènement par la Confédération des travailleuses et travailleurs comoriens (Cttc). «C’est un non-évènement. Ces ajustements ont lieu tous les ans et ne changent pas fondamentalement la productivité des employés », affirme Salim Soulaïmana, commissaire en charge des relations internationales au sein de l’organisation syndicale. Il ajoutera que pendant la présidence de Mohamed Taki Abdoulkarim, «les écoliers étaient en vacances durant le mois de ramadan». Si cette réduction des horaires de travail semble faire consensus dans la sphère publique, elle suscite néanmoins des réserves du côté des employeurs privés.

Hamidou Mhoma, membre de l’Opaco, met en garde contre une perte de productivité dans un contexte économique déjà éprouvé par l’instabilité énergétique et l’absentéisme. «La réduction des heures de travail entraîne une perte de cinq heures par semaine pour l’employeur, sans réelle contrepartie pour les salariés qui bénéficient déjà d’une journée continue». Et selon lui, les 30 minutes accordées au salarié ne lui procurent aucun avantage. «Il ne rentre pas pour aller manger ou prier. 14h ne correspond à aucun horaire de prière», déplore-t-il. Toutefois, la portée de cette critique reste limitée. «Le caractère sacré du mois fait que tout le monde se tait», fait savoir Hamidou Mhoma.

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