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Traversée vers Mayotte des africains I Une machine déjà bien huilée

Traversée vers Mayotte des africains I Une machine déjà bien huilée

Société | -

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En plus de la filière des kwasa-kwasa comoriens, une enquête révèle une extension de l’activité aux pays des Grands Lacs, orchestrée par des passeurs comoriens et tanzaniens. Une industrie en plein essor, qui bénéficierait de l’appui de personnalités puissantes.

 

Des révélations récentes pointent du doigt une entreprise clandestine d’immigration en provenance d’Afrique vers l’île de Mayotte en passant par les trois îles indépendantes de l’archipel. Les acteurs clés de cette entreprise semblent être des passeurs originaires de Domoni ya Ndzuani, recrutés pour déposer des migrants africains sur les côtes de Mayotte.Des individus identifiés comme Lyasse, Luxin et Japo, tous originaires de Domoni, auraient été approchés, au mois d’avril dernier, par une haute personnalité comorienne. Cette dernière leur aurait proposé une mission lucrative consistant à débarquer clandestinement des migrants du contient sur l’île de Mayotte, moyennant une rétribution financière conséquente.


Selon nos sources, une structure organisée composée d’hommes et de femmes comoriens ainsi que de tanzaniens de Dar-es-Salaam serait derrière cette opération d’immigration clandestine. Cette organisation opère en étroite collaboration avec cette personnalité, chargée du recrutement de passeurs à Ndzuani.Les discussions entre les passeurs comoriens et les organisateurs des voyages se concentrent sur le prix de chaque traversée vers Mayotte. Malgré les risques impliqués, un accord financier est conclu, atteignant jusqu’à 1 million de francs par passeur. Cette somme, bien que modeste au regard de l’aventure périlleuse, inclut la propriété du kwasa-kwasa et des moteurs utilisés lors de la traversée.

Frais de 1 million fc par passeur

Chaque passeur est chargé de conduire une vedette transportant jusqu’à douze migrants. Ces embarcations restent à Dar-es-Salaam pendant environ quinze jours, en attendant de recruter suffisamment de candidats pour chaque traversée. Une fois en mer, les migrants et les passeurs sont déposés par un cargo à quelques kilomètres de Mayotte, où ils poursuivent leur trajet dans des kwasa-kwasa, en tentant d’éviter la vigilance des autorités locales.Depuis la fin du ramadan dernier, cette filière clandestine basée à Dar-es-Salaam recherche activement des passeurs comoriens pour intensifier ses opérations. Les kwasa-kwasa utilisés dans ces traversées sont fabriqués à Domoni ya Ndzuani par d’anciens passeurs reconvertis dans la construction de bateaux de pêche.

Par Issoufou Abdou

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