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Traversée Maroc-Espagne-France I L’ambassadeur des Comores au Maroc livre ses impressions

Traversée Maroc-Espagne-France I L’ambassadeur des Comores au Maroc livre ses impressions

Société | -   Mhoudini Yahaya

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«Les parents investissent des sommes avoisinant les dix mille euros pour que l’enfant s’aventure dans un périple périlleux. Il démarre à Dar es Salam, passe par la Côte d’ivoire jusqu’à regagner le Maroc et investir huit mille euros encore pour qu’il embarque vers l’Espagne et, au final, le naufrage. Pourquoi ne pas investir toute cette somme d’argent et essayer de faire sa vie au pays comme tant d’autres ont pu le faire», suggère l’ambassadeur, Yahya Mohamed Illiassa.


Devant la presse vendredi dernier, l’ambassadeur des Comores au Maroc, Yahya Mohamed Illiassa a accepté de répondre aux journalistes présents et notamment sur le cas des citoyens comoriens désireux de regagner la France en passant par le Maroc. Malheureusement, beaucoup d’entre eux finissent par perdre la vie. Et, à ce sujet, l’ambassadeur estime qu’il serait plus judicieux si les parents qui investissent des sommes énormes pour soutenir ces voyages, pensaient à investir ces sommes dans de «petits commerces” au pays.


Répliquant à la question du journaliste qui demandait si l’ambassadeur aurait trouvé une solution sur nos compatriotes qui périssent en mer en voulant regagner l’Espagne, il a retourné la question au journaliste en lui demandant si l’on a pu trouver une solution sur ceux qui périssent en mer en voulant regagner Mayotte. «En termes de kilomètres, la traversée vers Mayotte représente une petite distance comparée à celle du Maroc vers la France en passant par l’Espagne. Nous n’arrivons toujours pas à contrôler la situation. Croyez-vous que je sois capable de maîtriser à moi seul toutes ces personnes désirant effectuer la traversée», s’est interrogé l’ambassadeur.

Un investissement colossal

Selon Yahya Mohamed Illiassa, la plupart de ces candidats aux traversées sont des citoyens comoriens qui arrivent au Maroc avec des passeports ivoiriens ou sénégalais. «Dans ce contexte et au regard de la loi, une fois ces personnes arrivées sur le sol marocain, elles ne sont pas sous ma responsabilité». En déplorant ces cas, l’ambassadeur précise aux journalistes, qu’il ne peut malheureusement pas «contrôler ou défendre un citoyen comorien avec un passeport ivoirien ou sénégalais. Cependant, lorsque, le pire arrive, on le considère comme un citoyen comorien mort alors qu’il a embarqué avec un passeport étranger», a-t-il déclaré. Cette entrevue avec la presse était une occasion pour l’ambassadeur d’aborder la question des sommes colossales investies dans ces voyages par les parents résidant en France.


Cet argent est mobilisé pour financer ces voyages qui, de temps à autre, se soldent par des tragédies. «Les parents investissent des sommes avoisinant les dix milles euros pour que l’enfant s’aventure dans un périple dangereux et périlleux. Il débute le voyage à Dar es salam, passe par la Cote d’ivoire jusqu’à regagner le Maroc et investir huit mille euros encore pour qu’il embarque vers l’Espagne et au final, le naufrage.

Pourquoi ne pas investir toute cette somme d’argent et essayer de faire sa vie au pays comme tant d’autres l’ont fait», suggère-t-il.A l’en croire, des bénéficiaires de bourses d’études figurent parmi ces voyageurs qui optent pour ces genres de voyages et aller résider clandestinement en France jusqu’à quatre, cinq ou six ans pour espérer régulariser leur situation

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