Les autorités comoriennes ne se sont pas exprimées après le drame survenu, il y a une semaine, au large de Mayotte ayant causé la mort de cinq personnes à bord d’un kwasa kwasa en provenance de l’île de Ndzuani. L’information a été relayée par plusieurs médias dont Mayotte La 1ere dans son journal du samedi 11 décembre. Des responsables joints au téléphone n’ont pas répondu à nos demandes. Contacté par Al-Watwan hier mercredi 15 décembre, le porte-parole du gouvernement, Houmed M’saidie a présenté, «les condoléances aux familles des victimes».
La petite embarcation de fortune avait transporté 21 passagers. On apprend la mort de cinq personnes et 16 survivants dont 9 transférés au Chm de Mayotte, selon toujours Mayotte La 1ere. Joint par Al-watwan, le ministère de l’Intérieur n’a pas répondu à notre demande, tout comme le ministère des Affaires étrangères. On ignore, pour l’instant, l’état de santé des survivants qui se trouvent à l’hôpital.
Pour l’avocat et membre du Comité Maoré, Me Youssouf Ibn Ismaël Aticki, «les pertes humaines sont toujours à regretter, je peux vous dire que les causes de cette traversée risquée sont nombreuses, mais pas autant que le nombre de morts. Donc, nos dirigeants doivent certes agir, mais nous ne serons pas d’accord si ces actions aillent à l’encontre du principe de l’intangibilité de nos frontières et surtout ne garantissent pas notre unité et notre souveraineté mondialement reconnue».
Plusieurs morts et disparus en 2021
Plusieurs naufrages ont été enregistrés cette année 2021 entrainant la disparition de nombreuses personnes dans le bras de mer séparant les îles de Ndzuani et de Mayotte. Pour Housseni Issouf, un jeune diplômé de l’Université des Comores, la situation socio-économique du pays motive le départ de certains au péril de leurs vies. «On n’est pas en mesure de changer la donne tant que les conditions de vie restent les mêmes dans le pays.Une grande partie de ces personnes quittent les Comores pour des soins médicaux ou pour rechercher une vie meilleure», a-t-il souligné.
Certains pointent du doigt le tristement célèbre visa Balladur et imputent la responsabilité de ces naufrages mortels à la France et à ses autorités. «La France n’est pas exemptée de sa responsabilité, puisqu’elle n’a pas le droit de s’installer sur notre terre et que par hasard c’est uniquement dans cette partie qu’il y a des morts. Les traversées entre les autres îles quelques soit le type d’embarcation, il n’y a presque pas de drame», fait remarquer Me Youssouf Ibn Ismaël Aticki.
Nourina Abdoul-Djabar