Une vedette en résine, couramment appelée kwassa, a disparu le samedi dernier dans le brs de mer séparant Ndzuani de Maore, avec une quinzaine de passagers à bord. Ce drame a plongé de nombreuses familles dans le désarroi et la tristesse, notamment les parents des jeunes migrants, souvent âgés de moins de 20 ans, qui espéraient trouver une vie meilleure à Mayotte. «J’ai déjà supplié mon enfant de ne pas tenter cette aventure maoraise, mais il a insisté et m’avait promis d’y aller pour chercher des moyens de nous sortir de la misère,» a confié une mère, dont le fils se trouvait dans cette embarcation.

Son corps a pu être identifié

La tentation de quitter le pays pour un «ailleurs» habite une grande partie de la jeunesse de Domoni, plongée dans le désœuvrement et sans réelle perspective d’avenir. Le manque d’opportunités économiques et sociales incite ces jeunes à prendre des risques extrêmes, souvent au péril de leur vie.
La douleur de la communauté de Domoni ne se limite pas à cette disparition en mer.

La grande tragédie qui hante encore la population est celle de Dhiaou Thaoubane, un gendarme à la retraite dont le fils, résidant à la Réunion, avait décidé de se rendre à Mayotte pour soigner une maladie chronique.Il a finalement a été retrouvé sans vie sur la terre ferme à Mayotte, il y a deux semaines.
Selon un ancien passeur, le fils de Dhiaou Thaoubane aurait peut-être croisé le chemin d’une bande de criminels qui, l’ayant identifié comme un étranger possiblement porteur d’argent, ne lui ont laissé aucune chance. Heureusement, son corps a pu être identifié, permettant à sa famille de faire le deuil, bien que la douleur reste immense.