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Parti Juwa : trois condamnations et plusieurs interpellations ce week-end à Ndzuwani

Parti Juwa : trois condamnations et plusieurs interpellations ce week-end à Ndzuwani

Société | -   Sardou Moussa

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Le tribunal correctionnel de Mutsamudu a condamné, le samedi 19 mai, Mahamoud Mohamed Elarif, le coordonnateur du parti Juwa à Ndzuwani, à six mois de prison dont quinze jours fermes, ainsi qu’à une amende de soixante-quinze mille francs. Il a également prononcé une peine de six mois de prison dont sept jours derrière les barreaux et cinquante mille francs d’amende à Houssamdine Mouhidine et Ali François Charkane, tous les deux conseillers du gouverneur Abdou Salami Abdou et membres actifs du Juwa.

 

La veille vendredi, le parquet, qui a poursuivi les trois hommes, avait requis six mois de prison dont quinze jours fermes contre les conseillers, et six mois de sursis pour trente jours de prison ferme contre le coordonnateur. Les trois hommes répondaient à une accusation de “trouble à l’ordre public et complicité”, pour avoir appelé à un rassemblement politique de protestation le mardi 15 mai dernier à Mutsamudu. Mahamoud et ses compagnons politiques, qui n’ont pas jugé utile de prendre un avocat, auraient, pendant l’audience du vendredi, fait valoir devant les juges leur “droit de manifester, comme cela se fait régulièrement à Ngazidja sans qu’il y ait systématiquement des arrestations”.

Rappelons que l’arrestation de Charkane François et de Houssamdine Mouhidine est intervenue le soir du dimanche 13 mai, à leurs domiciles (Mutsamudu et Bandrani), par le Peloton d’intervention de la gendarmerie nationale (Pign). Celle de Mahamoud Elarif a eu lieu le surlendemain mardi matin. Les trois hommes ont été transférés au pénitencier de Koki le mercredi, après avoir été entendus par un juge à la gendarmerie même, où ils avaient passé leur garde à vue.

“Un affront”

L’accusation d’incitation au trouble à l’ordre public a été en partie fondée sur une déclaration faite par Mahamoud Elarif le dimanche 13 mai dernier devant plusieurs dizaines de militants Juwa, réunis devant l’aéroport de Wani pour un accueil raté de leur leader, l’ancien président Ahmed Abdallah Sambi. Le coordonnateur s’était adressé à la foule, après plusieurs heures d’attente vaine, pour leur dire que “Sambi est convoqué à la gendarmerie le mardi”, que cela était “un affront”, et qu’ils devaient “se retrouver tous ce mardi-là à la place Mzingaju de Mutsamudu pour voir ce qu’il conviendrait de faire en guise de protestation”, car “à Ngazidja les partisans ont prévu de l’accompagner à la gendarmerie”. Quant aux deux autres condamnés, ils étaient, semble-t-il, aux côtés du coordonnateur au moment de son bref discours. Ces derniers sont par ailleurs connus pour leurs fréquentes interventions à la radio, critiquant les actions du gouvernement central.


Disons somme toute que les temps ne sont pas favorables aux militants Juwa à Ndzuwani. Car en dehors de l’arrestation de leur chef de file local et des deux conseillers, nombreux sont ceux, parmi les conseillers du gouverneur et les responsables administratifs insulaires, qui ont été convoqués le vendredi, dans plusieurs postes de la gendarmerie de l’île, pour recevoir des avertissements. “L’on nous a interrogés par rapport à notre éventuelle participation à des actes de trouble à l’ordre public. J’y ai appris sur place [au poste de la gendarmerie] que c’est le coordonnateur des préfets qui a sollicité ces interpellations”, nous a témoigné, sous anonymat, un directeur de service interpellé. “Le message principal a été que nous serions tenus responsables, dans nos régions respectives, de tout acte de trouble à l’ordre public qui y sera relevé”, a renchéri un autre, celui-là employé du gouvernorat de l’île.


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