Ahmed Abdallah Abdérémane (Piaaa), Ahmed Abdou Mdjanga, ainsi que deux de ses collègues ont été arrêtées la veille, à la suite d’un vif échange de propos survenu au port entre eux, un officier du port et des gendarmes, lors du départ du Bima, le bateau qui assure l’approvisionnement en hydrocarbures de Mwali, depuis Ndzuani.

En grève depuis le jeudi, le Syndicat des agents du Port international Ahmed Abdallah Abdérémane (Piaaa) s’était en fait entendu avec les autorités portuaires et l’unité des gardes-côtes de l’armée, de laisser partir Bima “sans passagers à bord”, comme le rapporte un officier de cette unité.

Mais, à l’heure du départ du bateau, nous n’avons pas réussi à empêcher les passagers de s’y engouffrer. Les grévistes ont voulu intervenir pour les faire descendre, et c’est alors que nous avons du les arrêter pour les enquêter, poursuit dans ses explications le gendarme.   

Cette version des faits est toutefois en partie contredite par une syndicaliste. “Lorsque nous avons constaté que ce qui se passait allait à l’encontre de ce que nous nous étions convenus, nous avons dit au capitaine du port de nous rejoindre à la gare maritime pour discuter de ce revirement. Nous ne l’avions même pas touché, contrairement à ce qui se dit. Mais c’est alors que les gendarmes du port ont arrêté Mdjanga, puis les deux autres après”, soutient-elle.

Rappelons que dans cette énième grève, les travailleurs du principal port du pays revendiquent le paiement d’arriérés de salaire, l’amélioration de leur statut d’employés et subsidiairement le redressement de la société, minée par une gestion financière que l’on dit désastreuse, et des conflits internes de toutes sortes.