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Trois questions à Abdoulfatah Boina, directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur I Réunion de Bali sur les catastrophes : «Le chantier qui nous attend est vaste»

Trois questions à Abdoulfatah Boina, directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur I Réunion de Bali sur les catastrophes : «Le chantier qui nous attend est vaste»

Société | -   Housni Hassani

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En marge de la septième Plateforme mondiale pour la réduction des risques de catastrophe à Bali en Indonésie, le ministre de l’Intérieur, Mahamoud Fakridine, est représenté par son directeur de cabinet, Abdoulfatah Boina. Ce dernier s’est livré à Al-watwan. Il fait état du chantier auquel Comores s’attendent sur le plan de la réduction des risques de catastrophes.

 

Quels sont les outils mis en place pour faire face aux risques de catastrophes ?

Dans la continuité du cadre d’action d’Hyogo (2000-2015), les Comores se sont investies dans la réduction des risques de catastrophes (Rrc), des efforts considérables ont été fournis pour la mise en œuvre du cadre de Sendai (2015-2030) sur les différents secteurs. Actuellement, je dirais qu’il y’a une bonne coordination entre la Direction générale de la sécurité civile (Dgsc) et la Gestion des catastrophes. Beaucoup de gens œuvrent pour la riposte en cas de catastrophes.


Nous avons également le Plan de contingence nationale qui a été revue en 2017 et 2019 et que l’on envisage de réactualiser prochainement compte tenu du contexte mondial. Mais vous savez, la meilleure chose que l’on puisse faire, c’est développer un système de prévention solide, et ne pas s’enliser dans la réaction.


C’est dans cette optique-là que nous avons renforcé le système d’alerte précoce, avec, notamment, l’acquisition et la modernisation d’équipements de surveillance au niveau du service météo et de l’Observatoire volcanologique du Karthala (Ovk). Nous avons élaboré un plan spécifique pour certains aléas comme les tsunamis, les cyclones et les éruptions volcaniques.

L’examen à mi-parcours du Cadre d’action de Sendai est au centre de cette Plateforme mondiale, où en sont les Comores, je veux parler de sa réalisation.

Je pense que nous avons enregistré des progrès dans cette voie. En point d’orgue, la mise en place de la Plateforme nationale pour la réduction des risques de catastrophes. C’est un réseau interministériel qui travaille en étroite collaboration avec la Direction générale de la sécurité civile.


Ce cadre permet également de prendre part aux Plateformes régionales avant d’arriver aux autres plateformes mondiales. Le chantier qui nous attend est vaste et multiforme. Nous devons avant tout, harmoniser la collaboration entre la partie technique qui concerne les ministères, et la partie technique qui est la Dgsc. En matière de résilience urbaine, nous avons élaboré des plans d’action pour la ville de Moroni qui s’est engagée au Pacte des maires (Gcom), et la ville de Fomboni qui, elle, participe à la campagne pour les villes résilientes (Mcr2030).

S’agissant de Mutsamudu, son plan de résilience est en cours. Dans un avenir proche, nous allons revoir la stratégie nationale pour la Réduction des risques de catastrophes (Rrc), en élaborant un cadre juridique et réglementaire et en renforçant la résilience urbaine. Nous allons également mettre en place un système de drainage des eaux pluviales au nord de Moroni (Coulée de lave) accouplé a un système d’alerte précoce pour les inondations.

Qu’est-ce que les Comores en tireront de cette Plateforme mondiale ?

C’est une expérience enrichissante. A dire vrai, ce sommet mondial s’apparente à une espèce de sonnette d’alarme. Il sonne le réveil tant sur le plan mondial que régional.Dans notre cas, il nous aura permis de prendre conscience du durcissement des actions destinées à la réduction des risques de catastrophes. Nous pouvons désormais confronter la situation du Cadre d’action de Sendai aux Comores au reste du monde. Ce sommet nous aura fait découvrir plusieurs brèches.

Comme je l’ai mentionné tout à l’heure, nous allons renforcer notre stratégie nationale et l’adapter aux réalités mondiales. Car, qu’on le veuille ou non, la guerre en Ukraine et la Covid-19 auront inexorablement un impact en matière de risques de catastrophes. C’est dans ce sens-là que nous devons faire valoir notre sens de la prévention, afin d’éviter d’engendrer des crises alimentaires par exemple, qui commencent à pointer le bouts de leurs nez dans certains pays, plus développés que le nôtre.

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