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Troubles post-électoraux à Moroni I Un mort et plus d’une dizaine de blessés

Troubles post-électoraux à Moroni I Un mort et plus d’une dizaine de blessés

Société | -

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Selon le docteur Ibrahim Djabir du service des urgences de l’hôpital El-Maarouf, 18 blessés qualifiés de « non graves » ont été pris en charge le premier jour, mercredi, auxquels se sont ajoutés 7 blessés le lendemain jeudi, dont « 6 par balles ». Parmi les victimes touchées par des tirs, Mouslim Ahamada, un jeune homme de 21 ans originaire de Mdjihari ya Hamahame, a perdu la vie, lors d’affrontements avec les forces de sécurité dans les zones de Sahara, à l’est de Moroni.

 

Au cours du deuxième jour des émeutes qui ont éclaté dans la capitale, Moroni, le mercredi 17 janvier, le bilan matériel et humain s’est avéré important. Selon le docteur Ibrahim Djabir du service des urgences de l’hôpital El-Maarouf, 18 blessés qualifiés de « non graves » ont été pris en charge le premier jour, mercredi, auxquels se sont ajoutés 7 blessés le lendemain jeudi, dont « 6 par balles ». Parmi les victimes touchées par des tirs, Mouslim Ahamada, un jeune homme de 21 ans originaire de Mdjihari ya Hamahame, a perdu la vie, lors d’affrontements avec les forces de sécurité dans les zones de Sahara, à l’est de Moroni.

Rétablir la circulation

Une autre personne se trouve dans un état grave. Bien que la circulation ait été possible dans une partie de la ville pendant la journée du jeudi 18 janvier, dans les zones de Coulée à Hadudja, ainsi que Caltex, les affrontements se sont poursuivis entre des groupes de jeunes armés de pierres et les forces de l’ordre. Les émeutiers ont occupé des quartiers entiers en bloquant les routes à l’aide de pierres et de tout objet à leur disposition. Certains endroits sont demeurés difficilement accessibles pendant ces deux jours en raison des barricades.


Au sud de Moroni, l’un des deux points de départ du mouvement de colère, des manifestants ont incendié des pneus et ont tenté de bloquer la route menant vers Itsandra. La police municipale, soutenue par des éléments de la police nationale, a réagi pour rétablir la circulation. Cependant, les manifestants ont réussi à déloger la police nationale de son commissariat central, situé près de la gare routière Karthala.


Ces émeutes ont totalement paralysé la capitale : ni l’administration, ni les écoles, ni les commerces n’ont fonctionné depuis leur début. Les dégâts matériels de ces deux journées sont tout aussi nombreux, avec au moins un bâtiment public et des véhicules de service incendiés à la Coulée, ainsi que des commerces vandalisés, notamment dans le quartier Djivani. Des scènes de pillage ont été signalées dans certaines zones, particulièrement dans le quartier de Pam, où un conteneur de riz a été forcé. Jeudi, les militaires ont fouillé plusieurs habitations des quartiers est de Moroni à la recherche de ce riz pillé, selon des témoignages d’habitants.


Cette situation semble découler directement de la proclamation des résultats provisoires de l’élection présidentielle du 14 janvier dernier, déclarant élu dès le premier tour le président candidat à sa propre succession, Azali Assoumani, avec près de 63% des voix. Le gouvernement, par le biais de son porte-parole, a imputé ces actes de violence à des jeunes agissant en complicité avec des membres de l’opposition qui « refusent d’accepter les résultats » dudit scrutin. Ce dernier a également annoncé des arrestations de ces « instigateurs ».


De son côté, l’opposition réfute ces accusations, qualifiant le mouvement de « spontané et non organisé ». Daoudou Abdallah Mohamed, chef du parti Orange, a de son côté annoncé le dépôt d’un recours auprès de la chambre électorale et insiste sur « la nécessité de suivre la voie légale pour résoudre les différends électoraux », tout en envisageant des « actions futures », en fonction de l’issue du recours adressé à la Cour suprême.Il faut noter qu’en dehors de Moroni, d’autres endroits de l’île de Ngazidja ont été aussi barricadées, notamment à Singani au sud, ou à la route menant vers Hahaya, au nord.

Par S. Moussa, M. Mbae, A. Mzembaba

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