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Troubles à Ntsoudjini I Mouigni Baraka et Abdallah Agwa activement recherchés par la Justice

Troubles à Ntsoudjini I Mouigni Baraka et Abdallah Agwa activement recherchés par la Justice

Société | -

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Respectivement accusés de «trouble à l’ordre public et incitation à la violence» présumés, l’ancien gouverneur de Ngazidja, Mouigni Baraka Saïd Soilihi, et l’animateur principal de la page Facebook Fm, Abdallah Agwa, sont activement recherchés. A noter aussi que le chef-lieu de la région d’Itsandra, Ntsudjini, est sous le contrôle de l’armée. Les forces de l’ordre veillent sur la sécurité de la ville, selon le procureur de la république

 

L’ancien leader du Front démocratique, Moustoifa Said Cheikh serait arrêté hier, d’après des sources concordantes. Le procureur de la République Mohamed Abdou, avait confirmé hier, aux environs de 13h, que ce dernier était activement recherché. Il n’était pas le seul à l'être. Mohamed Abdou a également annoncé que l’ancien gouverneur de Ngazidja, Mouigni Baraka Said Soilihi, est activement recherché pour «trouble à l’ordre public» présumé tout comme l’ancien directeur de laradio Labaraka Fm, Abdallah Abdou Hassane, alias Agwa. Il est reproché à ce dernier " d'incitation à la violence".


Depuis le 6 juillet, jour de la fête de l’indépendance des Comores, Ntsudjini, chef-lieu de la région d’Itsandra, était sous le contrôle des forces de l’ordre et ce jusqu’à hier. Le contrôle a été renforcé suite à de lourds soupçons de troubles. Les véhicules y  sont fouillés de fond en comble. La vérification des papiers y est systématique.

En fait, le procureur de la République a annoncé le samedi 4 juillet dans une conférence de presse que des manifestations dont l’objet était de déstabiliser le pays devaient avoir lieu deux jours plus tard, donc le 6 juillet. Ainsi, il a fait comprendre que cette intervention des forces de sécurité entre dans le cadre de ses missions classiques de maintien de la paix contre la déstabilisation présumée annoncée.


A Ntsudjini, les forces de l’ordre assuraient la sécurité des lieux. «Personne n’entrait ni ne sortait du village», indique Abouhariat Saïd Abdallah, une habitante . Selon une source bien placée, sous couvert d’anonymat, le peloton d’intervention de la gendarmerie (Pign) a été envoyé pour empêcher l’organisation d’une manifestation non autorisée par le préfet de la région. A entendre le témoignage d’un jeune, toujours sous l’anonymat, la situation était plutôt difficile et stressante. «A 17h, On était arrosé de gaz lacrymogène. Au cours de la nuit, on entendait à plusieurs reprises des retentissement de tirs. C’était effrayant. Personnellement, je n’ai pas bien dormi», raconte-t-il en montrant une photo de chez lui, une partie du mur charbonné.

Des propos renforcés par Abouhariat Saïd Abdallah. «Je regardais l’heure à chaque coup de lancement de lacrymogène. Après les coups qui ont commencé de 13h jusqu’à 17h, ils ont encore repris à 22h 45min. A ce moment, on entendait que ces tirs. Et à un autre, les cris des enfants et la toux des personnes âgées se faisaient entendre», relate-t-elle. Une scène qui, selon elle, a duré toute la nuit avec une reprise de force à 4h du matin. «A 2h du matin, ils lançaient toutes les 30 minutes mais à 4h, c’était de plus en plus soutenu», précise-t-elle, ajoutant : «le matin, l’air était irrespirable, certains ne faisaient que tousser et d’autres avaient les yeux rouges», raconte-t-elle.

Selon le parquetier, Mohamed Abdou, les militaires ont commencé à lancer des gaz lacrymogènes en réponse à des troubles nourris de certains jeunes qui lançaient des pierres aux forces armées. «Au début, ils n’avaient pas cette intention. L’armée est là pour protéger la population mais elle peut réagir en cas de troubles et d’atteinte à cette mission. Il se trouvait que certains jeunes étaient armés de machettes, ils ont attaqué les agents de forces de l’ordre. Ces dernières ont riposté pour faire rétablir l’ordre et la sécurité», a indiqué le procureur en faisant également savoir qu’une trentaine de jeunes ont été arrêtés pour trouble à l’ordre public.

Bahiya Soulayman

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