A l’instar des 191 Etats membres de l’Organisation internationale de l’aviation civile (Oaci), l’Union des Comores à travers l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacm) a célébré, hier jeudi 7 décembre à l’Aéroport international Moroni prince Saïd Ibrahim (Aimpsi), la journée Internationale de l’aviation civile. Cette célébration a vu la participation de plusieurs autorités, à savoir le vice-président chargé du ministère des Transports, Abdallah Saïd Sarouma, son homologue chargé de l’Agriculture, Moustadroine Abdou et le directeur de cabinet du président de la République, Youssoufa Mohamed Ali.
Dans son mot de bienvenue, le directeur général adjoint de l’Aimpsi, Ahmed Mohamed Hassani, assurant l’intérim du directeur général en mission à l’étranger, a souligné que cette journée (du 7 décembre) est l’occasion pour chaque pays de mettre en évidence l’importance de l’aviation civile et de contribuer à sa promotion. Il a appelé à la réunion de tous les acteurs du secteur afin de dresser le bilan, tirer les leçons et faire le point sur les activités réalisées tout au long de l’année pour continuer à garantir la sécurité du transport aérien.
La célébration de cette journée fut l’occasion pour le directeur général de Com’Air Assistance, Mohamed Salim Ben Abdallah de vider son sac. Cet homme qui a passé plus de trente ans dans le domaine de l’aviation civile, ne passera pas par quatre chemins, pour tirer la sonnette d’alarme quant aux conditions actuelles. Il commencera par citer le thème retenu depuis 2015, pour commémorer cette journée “travaillons ensemble pour s’assurer qu’aucun pays ne soit laissé de côté”. A travers celui-ci, le directeur général de Com’Air estime qu’il est fondamentale que le pays développe son propre programme qui lui permettra de ne pas être laissé de côté.
Pour lui, les bonnes déclarations ne suffisent pas, les problématiques engendrées par la nécessité, voire l’obligation de rester dans la course et de ne pas être largué par rapport au développement mondial nécessite de se poser des questions, et de donner des réponses.
Que faire pour que demain, il y ait assez de mécaniciens, de pilotes, d’agents techniques d’exploitation, de météorologistes, des policiers aux frontières …, pour soutenir le développement du transport aérien aux Comores, s’est-il questionné.
Suivre la course au développement du transport aérien
Pour Mohamed Salim, une stratégie nationale du transport aérien est indispensable. “Alors comment rester compétitif lorsqu’on ne veut même pas parler de la mise en place de la société nationale de transport aérien?”, poursuivra-t-il. Avant de rappeler que les problèmes d’infrastructures et d’équipements aéroportuaires sont des problèmes permanents, qu’il faut impérativement résoudre.
Le représentant de l’Asecna, Ousseine Djoubeire, aussi cadre de haut niveau de l’aviation civile soutiendra la thèse du directeur de Com’Air. Il reviendra sur l’importance de doter le pays de mécaniciens, de pilotes et de techniciens d’exploitation pour suivre la course au développement du transport aérien.
Ousseine Djoubeire se demande comment rester compétitif lorsque l’âge moyen des aéronefs exploités en Union des Comores aujourd’hui dépasse allègrement les 26 ans d’âge ? Revenant au niveau de son département, le représentant de l’Asecna a cité la mise en œuvre du Système de management intégré (Smi). Dans le domaine de la formation, il a évoqué un pourcentage très élevé d’agents qui ont pu bénéficier à travers les écoles de l’Asecna les stages usines, de qualification et de recyclage nécessaire à son domaine d’activité.
Quant au directeur général adjoint de l’Anacm, Mohamed Yahaya, assurant l’intérim du directeur général en mission au Sénégal, il a fait part de la prise de conscience collective des intervenants du secteur de l’aviation civile pour prendre le train du développement du transport aérien. Il a expliqué que la célébration de cette année avait une importance particulière, qui consiste à sensibiliser l’opinion nationale, sur l’importance des activités de l’aviation civile. Mais aussi inciter les jeunes à s’impliquer davantage pour préparer l’avenir du pays dans le domaine de l’aéronautique.
A son tour, le vice-président chargé du ministère des Transports, Abdallah Saïd Sarouma règlera ses comptes suite aux discours prononcés par le directeur de Com’Air et le représentant de l’Asecna. “Il y a un président, des vice-présidents et des ministres, chaque société, organisation, quelle que soit l’autonomie accordée, doit être au-dessous des autorités compétentes”, fustige-t-il.
Voyager en toute sécurité avec des tarifs compétitifs
Pour le vice-président, si aujourd’hui, il y a des failles dans certains secteurs, la responsabilité incombe aux intervenants directs de ce secteur qui doivent compiler leurs efforts pour le développement du domaine.
Au lieu de venir au bureau pour vous plaindre pour des avancements et des améliorations de salaire, apportez-nous des plans de développement et organigrammes de vos domaines d’activités pour réussir la politique d’émergence mise en place par le chef de l’Etat, déballera celui que l’on surnomme le numéro 10.
Avant d’asséner un, “ressaisissez-vous et travaillez main dans la main pour apporter les changements voulus dans le secteur du transport aérien”. Avant de conclure son discours, Abdallah Saïd Sarouma a annoncé la nouvelle politique mise en place au sein de son département ministériel pour ouvrir le ciel comorien aux compagnies aériennes internationales.
Il a déclaré qu’actuellement, le ministère des Transports est en discussion avec les compagnies aériennes, Turkish Airlines et South African Airways pour desservir les Comores dès le début de l’année prochaine. A travers cette même politique, des négociations sont engagées avec la compagnie Ethiopian Airlines pour le renforcement de leurs activités au niveau national.
“Tous ces efforts consistent à permettre aux voyageurs comoriens de se déplacer en toute sécurité et de bénéficier des tarifs compétitifs partout où ils souhaitent se rendre”, déclare-t-il. Abdallah Saïd Sarouma a demandé aux compagnies aériennes nationales de revoir leurs politiques d’investissement pour être compétitifs et répondre aux besoins de la population comorienne souhaitant se déplacer entre les quatre îles de l’archipel.