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Télécommunications I L’État instaure un système de contrôle et de sécurisation des communications

Télécommunications I L’État instaure un système de contrôle et de sécurisation des communications

Société | -   Abdou Moustoifa

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Une société étrangère avec qui le gouvernement a signé un accord dont les termes n’ont pas été dévoilés, viendra assister l’autorité nationale de régulation des tics dans ce processus de contrôle des appels entrants et sortants. Les contenus des conversations seraient épargnés, assure-t-on du côté du ministère des Télécommunications.

 

Le ministre des télécommunications Ahmed Ben Saïd Jaffar, a annoncé la reprise des activités de contrôle des communications au cours d’une conférence de presse tenue avant-hier samedi dans son bureau. Ce système communément appelé «Gateway», sera confié à l’Anrtic. Sauf que celle-ci, ne disposant pas les équipements nécessaires bénéficiera de l’assistance d’une société étrangère. Ce mécanisme découvert par la population à travers un décret du mois de février 2019, avait suscité l’incompréhension. Faute de communication, tout le monde le croyait, même abandonné jusqu’à la récente sortie médiatique du ministre des Tics.


A en croire le ministre, le contrôle en question permettra au régulateur de protéger les sociétés de téléphonie présentes sur le marché comorien contre les fraudes. «On se rappelle de ce qui s’est passé avec Comores Telecom, qui a été victime de ce genre d’actes. Des personnes malintentionnées avec leurs équipements se sont enrichies derrière le dos de l’opérateur national», a illustré le ministre.

Selon le directeur de l’Anrtic, présent à cette conférence, le contrôle concernera uniquement les appels entrants et sortants. Le patron de l’Anrtic a essayé de lever le doute sur la protection de la vie privée. Le travail dont il est question, a rassuré Saïd Mouinou Ahamada, consiste à mesurer uniquement le volume des communications et non le contenu. C’est une manière de prévenir les fausses déclarations des opérateurs, a-t-il soutenu.

Lutter contre les trafics frauduleux
 
«Jusqu’à présent, nous ne sommes pas capables de vérifier si oui ou non les chiffres d’affaires correspondent à la réalité. Sachant que c’est sur la base de ceux-ci que l’État perçoit les redevances annuelles», s’est justifié le directeur du régulateur national des Tics. Ce dernier a souligné, par ailleurs, un autre avantage lié à l’installation du Gateway. «Les réseaux des opérateurs ne sont pas épargnés par les trafics frauduleux. Que ce soit les simbox ou les bypass. Souvent des appels sont détournés. Et c’est une manne financière important qui échappe aux opérateurs téléphoniques. D’où le recours à ce mécanisme», tente d’expliquer Said Mouinou.

L’on a appris, au cours de cette rencontre avec la presse que l’État a fait appel à un partenaire étranger. Une prérogative accordée au régulateur à travers le décret de février 2019. La société, (choisie sans appel à candidature) s’appellerait Asteria. Celle-ci installera des équipements dans les locaux de l’Anrtic. Pour combien de temps restera-t-elle, personne n’est en mesure de répondre à la question pas même nos conférenciers. «Les deux parties sont en discussion sur les modalités du partenariat», a juste lancé le ministre des postes après l’insistance des journalistes.

Si ce mécanisme de contrôle sera opérationnel au mois d’avril prochain, il rappelle néanmoins l’affaire Vocalpad.  Sous le président Sambi, cette société chypriote avait obtenu le monopole sur le contrôle des communications, mais à cause de la pression des consommateurs et des opérateurs, le gouvernement avait fini par faire marche arrière. Aujourd’hui, la donne a changé avec l’existence de deux opérateurs et les risques potentiels de trafics des communications.

 

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