Le Capitaine Saïd Mohamed (Lava) est l’un des 7 patients qui ont quitté l’hôpital de Samba Nkuni. Il était atteint du Covid-19. Moins de quarante-huit heures après sa sortie de l’Hôpital de Samba, il se félicite d’être guéri et a tenu à témoigner pour éveiller les consciences et sensibiliser les Comoriens.  

"J’ai décidé de faire ce témoignage à visage découvert pour montrer que je suis bien guéri et en vie, sur mes deux pieds", se réjouit-il. "Il n’y a aucune honte à attraper le Covid-19. C’est une maladie comme les autres", assure Saïd Mohamed connu sous le nom de Lava.

Saïd Mohamed est tombé malade mi-avril, sans se douter d’avoir été contaminé. Il raconte : "j’avais une température très élevée et une toux aigue mais je pensais que c’était la dengue. Donc, je suivais un traitement à la maison. Mais après les soins faits à la maison, ma santé ne ne s’est pas améliorée. Et c’est là que ma femme et mes enfants ont décidé de m’envoyer à El-maarouf "

C’est le samedi 25 avril que Said Mohamed – Lava est envoyé aux urgences. "Quand j’ai commencé à prendre les médicaments, la température a commencé à diminuer. Je me sentais un peu fort. Et je me déplaçais sans problème", se rappelle t-il. Aux urgences, il passera un jour. "Je voulais partir car je me sentais bien mais les médecins ont refusé. Ils m’ont expliqué que je présentais les signes du Covid-19 et que je ne pouvais pas sortir ", indique-t-il.

Le lendemain après-midi, il a été transféré au service réanimation du Chn El Maarouf.  "J’ai été directement mis sous oxygène pourtant je me sentais très bien mais quand je marchais, je me sentais un peu essoufflé", témoigne-t-il. Le lundi 27 avril, il a été transféré à l’hôpital de Samba Nkuni sans avoir été informé des raisons de son transfert, ni de la maladie qu’il souffrait. "J’avais fait une échographie et une radiographie dans une clinique. Cette dernière a révélé qu’il y avait eu une infection pulmonaire. Rien de plus", raconte Said Mohamed. Et de poursuivre : "j’ai pris conscience que j’avais le coronavirus une semaine après mon admission à Samba. Les médecins ne m’ont rien révélé peut-être par prudence. Mais à la manière dont j’ai été traité, je me suis rendu compte que j’étais infecté du coronavirus". Le militaire qu’il est ne pouvait que se battre. "Je me suis dit, ‘pas de panique’ car je devais mepréparer moralement pour m’en sortir. Il fallait aussiaider les médecins en étant coopératif", raconte-t-il.

Un traitement de h24

A l’hôpital de Samba, le capitaine Lava se trouvait dans une chambre isolée, coupé de sa famille. "Je ne recevais aucune visite de mes proches. Je ne voyais que le personnel médical avec leurs blouses blanches à la Armstrong", plaisante-t-il, poursuivant son récit de deux semaines de bataille passées à l’hôpital de Samba Nkuni. "J’étais sous oxygène h24, même si je ne voulais pas. Je passais un contrôle toutes les 2 heures et une piqûre toutes les 8h", souligne-t-il, insistant sur le fait que les médecins et infirmiers avaient toujours leurs combinaisons.

Guéri, le Capitaine Said Mohamed est aujourd’hui rentré auprès de sa famille et appelle l’ensemble des Comoriens à rester vigilants. "Cette maladie est déjà dans le pays. Nous devons respecter les mesures prises pour lutter contre cette pandémie", a-t-il déclaré avant de recommander d’éviter les sorties. "Restez chez soi est la meilleure solution car moi personnellement je ne sais pas où est ce que je l’ai attrapé", a-t-il conclu.

Bahiya Soulayman