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Ukombozi appelle à l’unité de l’opposition pour une alternance du pouvoir en 2024

Ukombozi appelle à l’unité de l’opposition pour une alternance du pouvoir en 2024

Société | -   Abdallah Mzembaba

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Idriss Mohamed Chanfi, responsable d’Ukombozi au niveau national, regrette «l’asphyxie dans lequel vivent les Comoriens». Quant à la présidentielle de 2024, «tout est fait pour que Azali remporte l’élection. Nous devons lutter contre cela. Nous devons empêcher Azali de rester au pouvoir», dit-il.

 

Le mouvement politique Ukombozi, fondé par Idriss Mohamed Chanfi, a tenu une conférence de presse au restaurant Jardin de la paix, le jeudi 2 mars, pour aborder différents sujets, notamment la mort d’Aymane Nourdine et la présidence des Comores à l’Union africaine. Youssouf Ibouroi, responsable du comité d’Ukombozi à Ngazidja, a exprimé ses inquiétudes quant aux «pratiques» qui, selon lui, rappellent l’époque des mercenaires et qui semblent se reproduire. Selon lui, l’impunité qui entoure ces pratiques encourage ceux qui les commettent. Sur ce point, ce même interlocuteur a exprimé son inquiétude quant au silence des autorités depuis la mort d’Aymane Nourdine jusqu’à son enterrement.


Le conférencier a clairement considéré que «l’armée et la justice sont au service d’une personne», ce qui explique selon lui le manque de considération envers les Comoriens. «L’impunité dont bénéficient les hommes en treillis est inacceptable, en particulier dans des affaires aussi graves que celles du major Hakim Saïd (Bapalé) et d’Aymane Nourdine. Cette impunité ainsi que le manque d’application de la loi crée un climat dangereux et sans précédent». Il saluera la prise de position de la société civile et manifestera la solidarité d’Ukombozi et la volonté du mouvement d’accompagner toute forme de dénonciation relative à la mort d’Aymane Nourdine.
S’agissant de l’Union africaine et de la présidence des Comores, Ukombozi s’est manifesté tout au début de cette histoire. «C’était en avril 2022. A l’époque, on disait notre crainte face à cette question à savoir si le pays peut relever un tel défi. Le fait est que le premier discours d’Azali à la tête de cette organisation a confirmé nos craintes», assure Youssouf Ibouroi. A l’en croire, «le silence manifeste du chef de l’Etat sur la question de l’île comorienne de Mayotte dans une telle tribune et en pareil circonstance, confirme, les doutes selon lesquels la France a appuyé la candidature des Comores». En s’interrogeant sur un fin espoir de voir la question de Mayotte au sein de cette instance, Youssouf Ibouroi et le mouvement Mkombozi ont perdu tout espoir depuis qu’ils ont entendu les priorités du président de l’organisation panafricaine.

L’opération «Wuambushu» de la France à Mayotte

«Il a sciemment fait le choix de ne pas évoquer la question de Mayotte. Comment peut-il aspirer, à résoudre les problèmes et les guerres qui sont sur le continent alors qu’il fait fi de Mayotte ?». Selon Ibouroi, l’absence de prise de position officielle des autorités comoriennes face à l’opération «Wuambushu» de la France, visant à «nettoyer les bidonvilles de Mayotte et à dégager les Comoriens des autres îles», est préoccupante.Idriss Mohamed Chanfi, responsable d’Ukombozi au niveau national, regrette «l’asphyxie dans lequel vivent les comoriens». Quant à la présidentielle de 2024, «tout est fait pour que Azali remporte l’élection. Nous devons lutter contre cela. Nous devons empêcher Azali de rester au pouvoir. Nous ne sommes pas des adeptes des coups d’Etat, d’où l’intérêt de réunir l’opposition pour répondre à cette question», tient-il à faire savoir avant d’ajouter, «on ne peut pas bouder ces élections, on ne peut pas choisir la politique de la chaise vide, cela lui ferait plaisir puisqu’il a déjà tout mis en place pour que les élections lui reviennent».


A en croire Idriss Mohamed Chanfi, «toutes les instances qui sont impliquées dans le processus électoral sont à sa botte. C’est d’ailleurs ce qui pousse certains à vouloir bouder. Mais nous, nous pensons le contraire, mais comment ? J’ai vu que l’opposition a fait le choix de désigner Mohamed Ali Soilihi comme son chef, mais une candidature de sa part serait vaine puisqu’il n’est pas aux Comores et surtout, il y a une condamnation à son encontre».Le candidat de l’opposition «doit véhiculer un programme dans lequel nous nous retrouverons tous et surtout diriger le pays pendant deux ans seulement, soit le temps de changer la constitution et remettre le pays dans les bons rails». (…).

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