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Un ami est parti I Il s’appelait «Hassane Mzé ben Youssouf»

Un ami est parti I Il s’appelait «Hassane Mzé ben Youssouf»

Société | -   Elie-Dine Djouma

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Sa ténacité à aller à la source, à faire le tour des rédactions pour confirmer le score d’un match ou le nom d’un buteur, m’ont beaucoup impressionné

 

C’est un grand nom du journalisme sportif comorien. Ce fut un commentateur légendaire. Son nom, tout juste, «Hassane Mzé ben Youssouf», et tout le monde tendait l’oreille! C’était une voix imposante et captivante. Il était le collègue de feu Ben Abdou Saïd Soilihi (qu’on ne présentait plus), le «protégé» d’Aubain Rachid Chadidi, la voix de Radio Comores, de Radio Océan indien et Rcm13, le père de Moina Amina, mais, également, mon ami proche.

Son professionnalisme, ses efforts dans le recueil de l’information, sa ténacité à s’approcher des sources, parfois au bout de longues marches et de longues heures, à faire le tour des rédactions de Moroni pour confirmer le score d’un match, le nom d’un buteur, etc. m’inspiraient beaucoup. «Fundi Hasani», comme on l’appelait affectueusement dans les rédactions et, parfois, chez les auditeurs, était une personne humble et un collègue modeste qui prodiguait ses conseils avec le sourire.

Les plus réguliers étant «namdo sayidiyana harimwa ehazi» et «namdo kurubiyana» qu’il adressait aux plus jeunes dans le métier d’informer.
Après plus de trente ans de carrière, ce natif de Moroni qui a tiré sa révérence samedi 23 mars, s’était doté d’une facilité naturelle à border la nouvelle génération.

Par ailleurs, il était partout et tous les jours dans toutes les grandes manifestations sportives. A ce sujet, me disait-il toujours, «je n’attends pas qu’on m’invite à un évènement. Un bon journaliste doit être infailliblement à l’affut de l’information».

Dur, très dur, trop dur

Une chose est sûre : pour moi, cette disparition est dure à suppoter. Dure parce qu’on s’est vu chez la famille de son épouse, à Vuvuni ya Bambao, quelques jours avant cette catastrophe. Dure parce que j’ai manqué à son enterrement, pour des raisons professionnelles.

Dure parce que, avec ce décès, on a raté une interview avec lui et notre collègue d’Al-watwan, Mahdawi Ben Ali, pour un magazine sportif de l’Océan indien. Un entretien dans laquelle «Fundi Hasani» devait partager ses impressions par rapport au projet «Jioi Comores 2027».


Sa voix va manquer grandement aux ondes des radios périphériques. Mais elle va continuer à inspirer des générations. Pour ma part, je l’ai découverte en 1995, alors que j’étais encore au collège, à travers sa célèbre émission sportive à Radio Comores. Mais il m’a fallu quatorze ans pour rencontrer le confrère. En effet, celui dont je rêvais de rencontrer se déplaçait chaque semaine pour nous rencontrer. Il adorait qu’on fasse ensemble le résumé de l’actualité sportive nationale et internationale.


Hassane Mzé ben Youssouf écrivait tout, alors qu’il avait une mémoire d’éléphant. Il retenait tout, mémorisait toutes les informations et émissions au mot prêt. Il connaissait par cœur tous les numéros de téléphone de son répertoire. Incroyable, mais vrai! C’était l’une de ses grandes qualités. Mis à part, naturellement, sa voix qui ne cessera jamais de resonner dans nos têtes. «Mgu nahurehemu!».

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