L’écrivain comorien, Mahamoud Bachirou, a ouvert un «Club de lecture» dimanche 1er septembre à la médiathèque de l’Ecole communautaire de Singani dans le but «d’inciter plus encore les élèves à lire mais aussi à écrire». Les Comoriens sont issus d’un pays de littérature orale abondante et la lecture n’y est pas vraiment ancrée dans les habitudes. Mahamoud Bachirou essaie de changer cela en incitant les plus jeunes à plonger dans les livres.
Pour un début, Bachirou n’a d’yeux que pour les auteurs comoriens dont beaucoup de ses élèves n’ont, d’ailleurs, jamais entendu parler. «J’ai un Club de lecture à Ntsinimwashongo. J’y ai rencontré des jeunes de l’Ecole communautaire de Singani avec lesquels nous avons travaillé sur mon livre, Amane, en vue d’une mise en scène pour leur fête de fin d’année scolaire. Je me suis tout de suite dit qu’on doit former un club de lecture pour permettre à ceux qui ont l’habitude de lire, de transmettre cette envie aux autres», rapporte Mahamoud Bachirou.
Entre les mains des élèves, on trouve Brisures comoriennes de Mao, Soeuf Elbadawi, William Souny et Anssoufouddine Mohamed, Mirande de Saïd Bacar Mzé, Un séjour chez les affreux barbares de Patrice Ahmed Abdallah, L’irrésistible ascension du président Mumba de Saadi Assoumani, Tsandza de Halima Mohamed ou encore Les fanfares des fous de Soeuf Elbadawi, entre autres.
«Lorsque je faisais la tournée de promotion de mon livre à Ndzuani, Mwali et Ngazidja, j’entendais parfois des propos comme : «je ne connais pas de jeunes auteurs comoriens», «Il n’y a pas beaucoup d’auteurs dans notre pays», «Je n’ai jamais rencontré d’auteur comorien»..., alors qu’il en existe beaucoup et cela dans toutes les genres littéraires.
Nous avons le droit de lire ce que nous voulons, c’est toujours passionnant et instructif mais nous devons aussi connaître les auteurs comoriens et les sujets qu’ils traitent, parce que ce sont eux qui racontent notre réalité et nos particularités», argumente Mahamoud Bachirou.
«Rendre hommage aux initiateurs du club»
Ce membre du collectif «Art 2 la plume» estime par ailleurs que l’absence d’intérêt des plus jeunes pour les auteurs comoriens est due au fait qu’à l’école on leur parle plus des auteurs étrangers et très peu d’auteurs comoriens : «Une fois à la bibliothèque, ils ne s’intéressent qu’à ceux et celles qu’ils ont l’habitude d’entendre».
Pour les jeunes élèves rencontrés sur le site, l’ouverture de ce Club de lecture constitue une très bonne chose du fait que la «lecture soit à la base de tout et cela dans n’importe quel apprentissage».
Toutes et tous ont tenu à rendre hommage à son initiateur qui l’a mis en place «sans rien demander en retour». «Cela va nous aider à améliorer notre vocabulaire, notre expression orale et écrite, notre orthographe, notre compréhension de ce que nous lisons et entendons des enseignants, cela nous enrichit. La lecture aiguisera notre passion pour la langue française et dans tous ses aspects», devait résumer l’élève, Mounayaati Hadim.