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Un dispositif de sécurité aux abords du palais de justice

Un dispositif de sécurité aux abords du palais de justice

Société | -   Adabi Soilihi Natidja

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L’ancien président a dit ne pas vouloir être jugé par la Cour de sûreté de l’Etat la qualifiant “d’illégale”. Une décision bien accueillie par des partisans mais qui a plongé d’autres citoyens dans l’incompréhension totale.

 

C’est à partir de 7h du matin d’hier lundi que des citoyens ont commencé à se rassembler devant le palais de Justice de Moroni. Un dispositif de sécurité a été mis en place dans les environs avec des barrages filtrants, installés sur le trajet menant de Dar Saanda à la place de l’indépendance.


A l’arrivée de l’ancien président de l’Union des Comores Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, placé en résidence surveillée puis en détention depuis quatre ans dans son domicile sis à Vwadju, les citoyens, surpris de le voir dans le pick-Up escorté par des éléments du peloton d’intervention de la gendarmerie nationale (Pign), retentirent des “il est bien vivant” et des “libérez Sambi”. En plein milieu du procès, des citoyens qui s’étaient amassés devant le palais de justice de Moroni, ont été déplacés par les forces de l’ordre vers le commissariat de police sis à Dar-saanda ainsi que, devant le Centre national de documentation et de recherche scientifique (Cndrs). Pendant le procès, l’inculpé Ahmed Abdallah Mohamed Sambi a déclaré ne pas vouloir être jugé par la cour de sûreté de l’Etat, la qualifiant d’”illégale”.  

Des réactions mitigées

Moegne Abdou, dit être fier de la décision de l’ancien président Sambi. Et d’expliquer : “c’est normal qu’il agisse ainsi puisqu’il n’a confiance en aucune de ces autorités judiciaires chargées de le juger. Je suis d’accord avec lui car depuis 2017, aucune loi n’a été utilisée en sa faveur. Le fait qu’il soit retenu en résidence surveillée pendant quatre ans n’est pas du tout légal. C’est donc évident qu’il ne puisse croire en une justice et en un procès transparent. Comme il le dit, si la justice comorienne était transparente, pourquoi les autres qui ont signé ne se retrouvent-ils pas à ses côtés ce matin ? Et où se trouve aussi celui qui devrait normalement le juger ? Ce sont toutes ces questions-là qui l’ont poussé à réagir ainsi».

 

Rahamia M’sa, est sur cette même position. Cette dernière a demandé où pouvait bien se trouver l’ancien vice-président Mohamed Ali Soilihi qui devrait normalement être jugé avec Sambi ajoutant « que lui seul connait les raisons de sa déclaration. Moi-même, je n’arrive pas à comprendre comment l’affaire sur la citoyenneté économique a fini par aboutir à des poursuites pour haute trahison. De son côté, Abdourazak Issa, dit ne pas comprendre la décision de l’ancien président. Et de poursuivre : “pendant tout ce temps, ses avocats et ses proches ne cessaient de réclamer qu’il faut que ce procès ait lieu. Et les voilà aujourd’hui en train de tout abandonner ? A quoi bon faire tout ça, si c’était pour en arriver là”. Plusieurs autres personnes interrogées n’ont pas voulu faire part de leurs points de vue, “dans cette affaire très sensible”.

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