Le début du ramadan à Ndzuani va régulièrement de pair avec chamboulement des prix et des offres sur le marché des denrées alimentaires. Ce ramadan-ci encore ne fait pas tout à fait exception, mais contrairement à ce à quoi l’on pouvait s’y attendre, les produits ne manquent pas, et les marchands n’exagèrent pas sur les tarifs, même si certains des ceux imposés par l’arrêté du ministre de l’Economie du 4 avril dernier ne sont pas tous suivis.
Au principal marché de Mutsamudu (Hampanga), la journée du samedi s’est déroulée comme une journée ordinaire : il n’y avait pas la cohue caractéristique d’un premier jour du ramadan. Les songes importés de Madagascar se négociaient au prix régulier de 800 francs le kilo, le kilo de tomates au même prix, alors qu’il y a deux semaines, il était à 1000 francs. Pour les tubercules locales, à savoir patate, manioc et songes blancs, ainsi que la banane, rien à changer : 500, 1000 et 2000 francs le tas. Et s’agissant du poisson, cela fait déjà près de deux mois que la prise du thon et de la bonite s’est intensifiée, et il n’est pas rare de pouvoir se les offrir jusqu’à moins de 1000 francs le kilo! Par contre, pour des produits importés comme le sucre, l’oignon, ou encore l’eau minérale (aussi bien celle importée que fabriquée sur place), les tarifs sont supérieurs à ceux annoncés dans l’arrêté.
Il est probable que le peu d’effervescence que l’on observe en ce premier jour de jeûne dans le chef-lieu de l’île soit lié à la situation actuelle de crise sanitaire.
Car depuis l’annonce des premières mesures de prévention contre la pandémie du Covid-19 par les autorités gouvernementales vers la fin du mois de mars, la circulation des personnes à l’intérieur même de l’île a diminué, au grand dam des transporteurs routiers. Et ces derniers risquent de voir leur activité baisser encore davantage dès le lundi prochain, à cause du nouvel arrêté du ministère de l’intérieur, réglementant le trafic routier pour mieux appuyer la prévention contre la pandémie.