Ces heurts tirent leur racine le samedi 8 décembre, à 15h, lorsque «un groupe d’une dizaine de malfaiteurs s’est introduit violemment dans l’enceinte de la Douane de Moroni», peut-on lire dans un communiqué de la gendarmerie nationale, pour y soustraire «frauduleusement et par la force, deux véhicules de marque Range Rover». Il s’agirait, à en croire le directeur de cabinet du chef de l’Etat, Youssoufa Mohamed Ali, de «véhicules volés». Le directeur général de la douane aurait soumis l’affaire à la gendarmerie nationale qui serait dès lors lancée à la recherche des deux véhicules, lesquels ont été «identifiés dans la ville d’Ikoni», d’après toujours le communiqué de la gendarmerie.
C’est au moment où celle-ci, hier dimanche, vers 16 heures, munie d’un camion grue, s’apprêtait à récupérer les véhicules que les heurts ont éclaté. «Un groupe de plusieurs personnes s’est violement interposé en faisant usage d’armes artisanales. Apres avoir érigé des barrages à l’aide de pierres, le groupe a lancé des projectiles, des grenades lacrymogènes et cocktails Molotov en direction des forces de l’ordre», poursuit la gendarmerie nationale dans son communiqué. Les forces de l’ordre n’auraient eu d’autre choix «compte tenu de la situation périlleuse, et afin de ne pas compromettre la vie des gendarmes et des civils» que de «faire usage de la force strictement nécessaire». Grenades lacrymogènes et tirs en l’air, étaye le directeur de cabinet du chef de l’Etat. Sept civils ont été touchés et évacués à l’hôpital El-maarouf. Cinq d’entre eux n’ont que des blessures superficielles.
L’un d’eux ayant dû être opéré d’urgence, en l’occurrence Hamada Saïd, plus connu sous le nom de Gazon, capitaine de l’équipe de Djabal basket, est décédé dans la soirée.
Les auteurs du forfait seraient connus de la gendarmerie nationale. Neuf personnes ont été interpelées sur le lieu où «les vehicules dérobés» ont été trouvés, dans une partie de grillade, mais n’auraient rien à voir avec cette affaire. S’agissant des deux vehicules, ils sont depuis hier entre les mains de la gendarmerie nationale. Youssoufa Mohamed Ali a appelé la population à l’apaisement. Il s’agit, explique-t-il, «d’une affaire entre les forces de l’ordre et des hommes qui ont voulu faire régner leur loi. Et non entre les forces de l’ordre et la ville d’Ikoni. Nous ne pouvions pas rester les bras croisés face à des actes aussi graves». Une enquête judiciaire serait ouverte.